Vingt-six ans après la victoire de Frédéric Guesdon en 1997, la France attend toujours son successeur au palmarès de Paris-Roubaix. S'ils ne font pas partie des favoris, plusieurs coureurs peuvent rêver de créer la surprise cette année. En l'absence logique des grimpeurs comme David Gaudu, Thibaut Pinot ou Romain Bardet, peu adaptés aux pavés, ainsi que de Julian Alaphilippe et Valentin Madouas, déjà tournés vers les Ardennaises, les yeux seront braqués d'abord sur Christophe Laporte, irrésistible depuis le début du printemps.
À 30 ans, le Varois de Jumbo-Visma est dans la forme de sa vie. Vainqueur de ses deux premières classiques fin mars à Gand-Wevelgem et à Travers les Flandres, il reste sur une 14e place au Tour des Flandres. Et il est à l'aise sur les pavés, comme le prouve sa sixième place en 2021 sous les couleurs de Cofidis, malgré un frein arrière cassé, qui l'a obligé de freiner la roue avec sa… semelle. Bémol toutefois, il sera d'abord au service de son leader Wout Van Aert au sein d'une équipe qui compte également le vainqueur sortant, Dylan van Baarle, dans ses rangs. Mais Paris-Roubaix est la course la plus imprévisible de l'année où tout peut arriver en permanence (chute, crevaison, casse de matériel,...) et Laporte pourrait profiter des circonstances pour venir planter son drapeau.
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Florian Sénéchal, le régional de l'étape
Lorsque Paris-Roubaix approche, les sens du Nordiste s'éveillent. Né à Cambrai, le coureur de Soudal-Quick Step connaît par coeur les routes de l'Enfer du Nord. Gagner ici, douze ans après sa victoire en juniors, est le rêve de sa vie. Et il en a la carrure, avec un physique taillé pour les classiques pavées, et l'expérience. A 29 ans, ce sera déjà sa 9e participation pour quatre Top 20, dont une sixième place en 2019. Mais il faudra qu'il monte en régime par rapport à un début de saison décevant. Contraint d'abandonner le Tour des Flandres à cause de douleurs intestinales dimanche dernier, il aura comme Laporte un leader à protéger en la personne du Danois Kasper Asgreen.
Le Francilien de 28 ans disputera son quatrième Paris-Roubaix où il a terminé 13e en 2021 et 18e en 2019. Deux belles places d'honneur, mais le coureur de TotalEnergies s'est pour l'instant surtout illustré sur les deux premiers Monuments de l'année, Milan-Sanremo (2e en 2022) et le Tour des Flandres dont il a encore pris une belle 17e place dimanche en dépit d'une succession d'ennuis (chute, pneu explosé,...). S'il arrive à échapper aux pépins, il aura un coup à jouer au sein d'un effectif dont il sera la carte maîtresse.
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Arnaud Démare, le joker
Le sprinteur de Groupama-FDJ est toujours bredouille cette saison lors de laquelle il espère au moins s'approcher du "mur des cent", lui qui compte 91 victoires à son palmarès professionnel. Ouvrir son compteur à Paris-Roubaix constitue une grosse cote. Mais le Picard de 31 ans, privé de train, apprend à se débrouiller de plus en plus tout seul et n'est pas un néophyte des pavés. En sept participations, il a obtenu trois Top 20 et une sixième place en 2017. En l'absence de Valentin Madouas, il sera d'abord chargé d'épauler le Suisse Stefan Küng, 3e l'an dernier et outsider de cette 120e édition. Mais là encore, les circonstances de course pourraient chambouler tous les plans et placer Démare en première ligne.