Les passionnés de cyclisme attendent chaque année ce grand rendez-vous avec impatience. Dans moins de deux mois, les participants du Tour de France prendront le départ de la 111ᵉ édition de la Grande Boucle. Invité de Jacques Vendroux dans Le studio des Légendes, Christian Prudhomme, directeur du Tour de France, revient sur une édition qui s'annonce inédite.
Un départ inédit depuis... l'Italie
Pour la troisième année consécutive, le départ du Tour de France ne se fera pas depuis une ville tricolore. Le 29 juin prochain, après le Danemark et le Pays basque espagnol, les coureurs entameront l'épreuve depuis la ville de Florence, en Italie. Une décision que "j'assume, mais que je revendique, car ça fait davantage rayonner le Tour". Un choix inédit "puisque le Tour de France n'est jamais parti d'Italie. Et ça tombe sur le centenaire de la première victoire d'un coureur italien, Ottavio Bottechia. Ainsi que sur les dix ans de la dernière victoire d'un Italien, celle de Vincenzo Nibali".
Florence avait déjà été candidate pour accueillir le départ de la Grande Boucle, il y a "une dizaine d'années" : "Florence est une des plus belles villes d'Italie et du monde, c'est un musée à ciel ouvert", affirme Christian Prudhomme. C'est pendant le confinement, dû à la pandémie du covid-19, l'idée d'un départ depuis la capitale de la Toscane est revenue : "J'ai reçu un message formidable du maire qui m'a envoyé une petite vidéo 'Florence, si belle et déserte', je n'ai pas oublié mon rêve du Tour. Et voilà, c'est reparti comme ça".
Autre événement important de cette nouvelle édition du Tour de France, en raison des Jeux olympiques de Paris 2024, l'arrivée de la course ne se fera pas comme à l'accoutumée sur les Champs-Élysées, à Paris, mais dans la plus italienne des villes de France, à Nice, sur la Côte d'Azur.
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"On travaille toujours sur trois éditions d'affilée"
Sur Europe 1, Christian Prudhomme en a dit un peu plus sur la préparation du Tour de France. Plusieurs villes et villages de France font campagne pour obtenir le passage du tracé d'une étape sur leurs terres, mais il faut respecter "une logique sportive et une logique d'hébergement". Plusieurs villes étrangères poussent pour organiser une étape. Tout cela demande de la préparation : "On travaille toujours sur trois éditions d'affilée, sachant que pour les grands départs, on a des propositions pour 2027 et 2028, on flirte même avec 2030, sans que ce soit complètement décidé".
De plus, le règlement de l'Union cycliste internationale est très strict : "Depuis quelques années maintenant, le règlement de l'UCI a changé. Un grand départ pour un grand Tour est limité à maximum quatre heures de transfert en avion et deux heures de décalage horaire pour des raisons évidentes de respect des champions". Des règles qui empêchent le Tour de France de se déplacer dans les territoires d'Outre-Mer, "ce qui est dommage lorsque l'on connaît la passion des Antillais, des Martiniquais et des Guadeloupéens" pour le cyclisme.
Le Tour de France a connu des départs depuis plusieurs pays européens, mais pourrions-nous avoir un départ depuis un pays d'Afrique du Nord, tout en respectant les règles de l'UCI ? Cette question s'est déjà posée au sein de la direction par le passé et a même déjà été envisagé : "Je rêvais, en 2013, pour la centième édition du Tour, d'avoir le 'Tour de demain'. À cette époque-là, nous sommes allés notamment à Alger et j'ai rencontré quelqu'un du ministère du Tourisme algérien qui m'avait dit 'On a déjà la première étape : Dunkerque-Tamanrasset, mais ça va faire un peu long'".