Le foot français continue de se déchirer sur l’arrêt des championnats professionnels. Depuis la décision prise par le gouvernement de siffler la fin de la saison de Ligue 1 et de Ligue 2, plusieurs dirigeants, Jean-Michel Aulas en tête, continuent de militer pour une reprise. Pierre Ferracci, président du Paris FC et favorable à l’arrêt du foot, a critiqué son homologue lyonnais, mardi soir sur Europe 1.
"Il part tous azimuts, il se trompe de combat. Je suis le premier à reconnaître qu’il y a des enjeux économiques très lourds. Mais Jean-Michel (Aulas) ne peut pas faire reprendre la Ligue 1 dans des conditions acrobatiques simplement pour que l’Olympique lyonnais aille en Ligue des champions", a taclé le dirigeant du club de Ligue 2.
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"Les Allemands prennent un risque"
La Ligue de football professionnel (LFP) se réunit mercredi, avec au menu la répartition des droits télé et le choix du format de la prochaine saison de Ligue 2. Et au vu des propos de Pierre Ferracci, les échanges promettent d’être encore une fois houleux. "Jean-Michel Aulas jouera la Ligue des champions si elle ne s’achève pas au mois d’août, puisqu’il est toujours qualifié (l’OL doit affronter la Juventus Turin en Italie en 8e de finale retour, après avoir gagné 1-0 à l’aller). A un moment donné le virus l’emporte sur tout le reste", a ajouté Pierre Ferracci.
Mais alors, le foot français aurait-il pu faire comme l’Allemagne, qui a repris le championnat le week-end dernier ? "Je crois que les Allemands prennent des risques, mais ils ont un avantage : l’épidémie a beaucoup moins frappé. On ne peut pas comparer avec eux, mais plus avec l’Italie ou l’Espagne. De temps en temps, la logique sanitaire l’emporte sur la logique économique", a répondu le dirigeant du Paris FC.
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"Ma relation avec Emmanuel Macron porte davantage sur des questions économiques"
Pierre Ferracci a également répondu aux accusations parues dans plusieurs médias, selon lesquelles il aurait utilisé son influence auprès d’Emmanuel Macron pour faire arrêter le championnat (son club a terminé 17e de Ligue 2 et s’est maintenu).
"Ces fantasmes-là ne m’intéressent pas, c’est d’une rare stupidité. Ma parole est sur la place publique depuis deux mois. J’ai toujours œuvré pour qu’on étudie l’arrêt des championnats. Des présidents, sous couvert d’anonymat, ont fait des pressions sur Roxana Maracineanu. Il y en a d’autres qui feraient mieux de se taire. Que chacun balaye devant sa porte", a réagi, avec virulence, le patron du PFC, qui est aussi homme d’affaires. "Ma relation avec Emmanuel Macron porte davantage sur des questions économiques que footballistiques", a-t-il assuré.
Il est favorable au maintien du Mans et d'Orléans en Ligue 2
Le président du Paris FC a également défendu l’idée de ne pas reléguer en National Le Mans et Orléans, respectivement 19e et 20e de Ligue 2. "Le Mans va descendre en National à la différence de buts, c’est particulièrement injuste quand il reste 10 journées. Il faut tenir compte de cette situation est éviter des descentes qui peuvent être catastrophiques sur le plan économique. En descendant en National, les droits télé sont divisés par 7", a conclu Pierre Ferracci.