Plus de 300 escrimeurs ont demandé mardi dans une lettre ouverte adressée au Comité international olympique (CIO) de "maintenir (ses) recommandations de suspension" contre les athlètes russes et bélarusses, autorisés début mars à réintégrer les tournois internationaux. "Au nom de plus de 300 tireurs actuels ou retraités, nous vous invitons, en tant qu'instance décisionnaire, à maintenir vos recommandations de suspensions des fédérations russes et bélarusses d'escrime et de leurs comités nationaux olympiques, et à vous assurer que la Fédération internationale d'escrime (FIE) suive vos directives", ont écrit ces athlètes dans un courrier adressé à Thomas Bach, président du CIO.
Cette prise de position fait suite à la décision, prise le 10 mars par la FIE, de réintégrer les Russes et Bélarusses à partir d'avril, début de la période de qualification pour les Jeux olympiques de Paris 2024, "sous réserve d'éventuelles recommandations/décisions futures du CIO". La commission exécutive du CIO se réunit mardi pour clarifier sa position sur cet éventuel retour, alors que les athlètes des deux pays sont exclus des compétitions internationales depuis plus d'un an et l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
"Mépris total"
Parmi les signataires de ce courrier signé par "Global Athlete", un groupement de sportifs en dehors des institutions sportives classiques qui a vu le jour au moment des scandales de dopage concernant la Russie. On retrouve l'Américaine Lee Kiefer, championne olympique au fleuret à Tokyo en 2021, la Française Manon Brunet, médaillée de bronze au sabre derrière deux tireuses concourant sous la bannière du comité olympique russe (ROC), ou encore la championne olympique (2008), l'Ukrainienne Olga Kharlan. "Avec un mépris total contre l'avis des athlètes, vous avez permis le retour de la Russie et du Bélarus dans les compétitions de la FIE", dénoncent ces tireurs.
"À ce jour, l'agression russe envers l'Ukraine a provoqué la mort de 232 athlètes, la destruction de 343 infrastructures sportives, l'exil de 40.000 athlètes et l'absence d'infrastructures sportives pour 140.000 jeunes athlètes", ajoutent-ils. Selon eux, la suspension doit perdurer et inclure les compétitions qualificatives pour les Jeux olympiques ainsi que les Jeux eux-mêmes, "jusqu'à ce que la Russie se soit complètement retirée du territoire ukrainien".