Sous le chapeau du reporter-commentateur-chroniqueur Didier Roustan et derrière ses fringues en couleurs, chemises bariolées ou maillots de foot, palpitent presque un demi-siècle d'histoires du ballon rond. Âgé de 66 ans, Didier Roustan, qui a notamment travaillé pour Europe 1 en participant à l'émission Y'a pas péno avec Thomas Thouroude et Anissa Haddadi, est décédé dans la nuit de mardi à mercredi après plusieurs semaines de lutte contre la maladie.
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"Didier Roustan, figure de la chaîne L'Équipe depuis 1999, est décédé brutalement dans la nuit de mardi à mercredi après plusieurs semaines de lutte contre la maladie. Il était absent de l'antenne depuis fin juin", a annoncé le quotidien L'Équipe sur son site internet mardi.
"Téléfoot aura été ma chance"
Du commentaire des matches des Bleus, le Graal de son métier, aux audiences plus modestes de la TNT, sa carrière a connu des hauts et des bas, mais cela ne semblait pas le déranger : "Je ne suis pas touché par le vedettariat, j'ai rapidement pris conscience que les gens ne te connaissent pas mais te voient à travers la télé, les louanges ne s'adressent pas à toi en tant que tel".
Didier Roustan a été exposé très tôt. Le Cannois a 18 ans quand il débarque comme stagiaire à la rédaction des sports de TF1, en 1976, où il va se faire une place. "Téléfoot aura été ma chance", dit-il de l'émission culte lancée mi-septembre 1977, où son ton original se démarque des plus anciens.
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À 21 ans, une rare précocité, il commente le 5 septembre 1979 un Suède-France (1-3) au côté de Pierre Cangioni. Il raconte dans son "Puzzle" tous ces moments, et d'autres, comme cette rencontre organisée entre Diego Maradona et Eric Cantona. Roustan a d'ailleurs formé un percutant duo de commentateurs avec "Eric the King" lors du Mondial-1994. Il est aussi passé par Canal Plus, où "il avait une patte très originale", se souvient Ménard. "C'est un très grand reporter, très poétique, avec un sens particulier de la narration, il fait des parenthèses, chante une chanson..."
"Je me vois comme une sorte de conteur africain"
Roustan a interviewé ses idoles Johan Cruyff et Pelé, ce dernier avec une panthère en studio, et s'est aussi abimé la santé dans la création d'un syndicat mondial des joueurs, l'AIFP de 1995 à 1999. Il en a fait une dépression en 2002 : "J'étais un légume", se souvient-il. Mais rien n'a entamé sa passion. "Je me vois comme une sorte de conteur africain, moi qui suis né à Brazzaville", abonde le journaliste.
Dans son livre, le griot Roustan passe d'une anecdote sur Michel Hidalgo siphonnant de l'essence au Mexique lors du Mondial-1986 à un aphorisme sur son regret du football d'avant, où il y avait "moins d'attaques mais plus d'occasions". "En schématisant à l'extrême, nous sommes passés d'un jeu d'échec à un jeu de dames, d'un film érotique à un film porno", écrivait celui qui est resté à la page avec son podcast "Roustan Foot".