Sous les yeux d'un public conquis, Hugo Gaston se prend la tête dans les mains. Stan Wawrinka est sonné. Au terme d'un rallye de plus de 3 heures, le Suisse ancien vainqueur vient de s'incliner, 6-0 dans le cinquième set. Exploit majuscule pour le jeune toulousain, futur "Grand" du tennis français, 20 ans et déjà en huitièmes de finale à Roland-Garros pour sa première participation. Malgré la jauge réduite et les masques, Hugo Gaston a fait venir sur le court Suzanne Lenglen les mille spectateurs autorisés vendredi après-midi et a eu droit à sa première ovation porte d'Auteuil.
"Ça énervait mes parents"
Une victoire pleine de promesses pour le 239e mondial qui s'invite en huitièmes sous les yeux de ses parents, qui acceptaient les lubies de leur fils, raquette en main, dès son plus jeune âge. "J'ai toujours joué contre le mur de mon salon. Ça énervait mes parents ! J'ai fait des tâches sur les murs, mais c'est en train de payer", confie ému Hugo Gaston au micro d'Europe 1. "Mes parents m'ont donné l'opportunité de jouer au tennis, et aujourd'hui, si je suis en huitièmes de finale c'est aussi grâce à eux. Donc forcément il y a beaucoup d'émotions derrière ça".
Une première prometteuse
"C'est un petit peu irréel, on vit un rêve éveillé", s'enthousiasme aussi Marc Barbier, son entraîneur à la ligue d'Occitanie, fier du parcours incroyable de son joueur. Et qui rappelle les raisons de l'exploit : "C'est la première fois qu'il fait cinq sets, qu'il joue un match sur le court Suzanne-Lenglen, c'est la première fois qu'il était en seizième de finale d'un Grand Chelem… Tout ça, ce sont des premières, donc on ouvre des pistes !"
Le niveau de difficulté va encore augmenter pour Hugo Gaston, la force tranquille, car c'est maintenant l'autrichien Dominic Thiem, double finaliste, qui l'attend dimanche.