Gianni Infantino ose tout. C'est même à ça qu'on le reconnaît. Il veut tellement nous vendre sa Coupe du monde tous les deux ans qu'il est prêt à la présenter comme un remède miracle à tous les problèmes du monde. Avec ce projet, il veut tout simplement "donner de l'espoir aux Africains pour qu'ils ne soient plus obligés de traverser la Méditerranée pour trouver, peut-être, une vie meilleure ou plus probablement la mort en mer". Il a vraiment dit ça. Oui, vous avez bien lu un mot pour mot ce que le président de la FIFA a dit devant le Conseil de l'Europe. Vous voyez, ce n'était quand même pas bien difficile de résoudre ce problème des réfugiés, une Coupe du monde tous les deux ans et c'est réglé.
Tout le monde est heureux. Comment n'y avait-on pas pensé avant? Je pensais bêtement (avec cette Coupe du monde) qu'on parlait uniquement de football. Mais en fait, on parle de la paix dans le monde, carrément. Gianni Infantino veut nous offrir du bonheur. Il dit qu'il s'agit de donner à tous des chances et de la dignité. Franchement, est-ce que ça n'en manque pas un peu ce discours? Il aurait presque pu le ponctuer d'un "I have a dream". Tant qu'à faire, autant essayer. Plus c'est gros, plus ça passe.
La CAF, une confédération stratégique
Gianni Infantino s'appuie beaucoup sur le continent africain pour cette Coupe du monde tous les deux ans. Tant qu'il ne nous parle que de football, pourquoi pas? Tout peut se discuter. Je peux entendre quand il dit qu'en Europe, comme tous les meilleurs joueurs du monde évoluent sur notre continent, forcément, on voit pas trop l'intérêt d'une Coupe du monde biannuelle parce que des grands matchs, on en a deux fois par semaine. Alors qu'en Afrique, ce serait l'occasion pour les sélections de se mesurer plus souvent aux équipes les plus fortes et donc de progresser. Peut-être.
Mais si la Confédération africaine est la plus enthousiaste à l'idée de multiplier les Coupe du monde, c'est aussi parce qu'on lui fait miroiter l'opportunité d'avoir des revenus bien plus importants avec cette réforme. Il y a 54 fédérations en Afrique. Ça pèse lourd lors des élections à la FIFA et ça tombe bien parce que le prochain vote, c'est dans un an. Les choses sont quand même bien faites. Alors que Gianni Infantino ne cherche pas à se faire passer pour le prochain prix Nobel de la paix. Il ne leurre absolument personne. C'est un président de la FIFA qui fait campagne sans crampons, mais avec des gros sabots.