Une victime présumée de Benjamin Mendy a affirmé que l'international français avait essayé d'obtenir son silence après l'avoir violée à trois reprises dans une chambre où le footballeur l'avait attirée en lui subtilisant son téléphone portable. "Ne le dis à personne et tu pourras revenir ici toutes les nuits", a déclaré la jeune femme de 20 ans, citant le footballeur, dans un témoignage difficilement soutenable diffusé jeudi au procès du joueur à Chester, près de Liverpool.
Une porte qui s'ouvrait grâce à une empreinte digitale
La victime présumée a raconté avoir rencontré Mendy et des amis lors d'une sortie à proximité de la maison du footballeur, en octobre 2020, et avoir accepté de s'y rendre ensuite. Sur place, alors qu'elle consultait son téléphone, Mendy s'en est emparé, l'accusant d'avoir pris des photos de lui, selon elle. Elle l'a alors suivi dans la maison, jusqu'à sa chambre dont l'ouverture se déclenchait par empreinte digitale. La porte s'est refermée derrière eux.
"Écoute, je veux mon téléphone, je ne sais pas à quoi tu penses. Je ne veux pas faire l'amour avec toi", s'est-elle rappelé avoir dit. La réponse du joueur, selon elle: "de toutes façons, la porte est fermée à clé". Mendy l'a ensuite forcée à se déshabiller et l'a violée trois fois en une vingtaine de minutes, malgré ses refus répétés: "je ne veux pas faire ça (...) il faut que je parte". "Mon corps était si tendu, j'avais très mal", s'est-elle souvenu, disant avoir saigné après ces rapports contraints.
Mendy se serait vanté d'avoir eu des rapports avec "10.000 femmes"
Elle a assuré que Mendy, après les viols, l'avait traitée de "timide", s'était vanté d'avoir eu des rapports avec "10.000 femmes", et avait essayé d'obtenir son silence en échange d'un retour les jours suivants. "Comme si cela avait été un privilège de venir tous les soirs faire ça avec lui", a encore affirmé la jeune femme. Âgé de 28 ans, le défenseur français, suspendu depuis un an par Manchester City, comparaît pour huit viols, une tentative de viol et une agression sexuelle contre sept femmes.
L'accusation l'a présenté comme un "prédateur" ayant abusé de victimes "vulnérables, terrifiées et isolées". Il nie les dix chefs d'accusation retenus contre lui pour des faits qui se seraient déroulés entre octobre 2018 et août 2021 à son domicile de Prestbury, dans le Cheshire. Il risque la prison à perpétuité. Le procès très médiatisé qui se déroule à la Crown Court de Chester, doit durer plus de trois mois.