Après 21 jours de compétition marqués par le coronavirus et de multiples abandons comme celui d'Egan Bernal, le Tour de France a pris fin ce dimanche, avec la traditionnelle arrivée sur les Champs-Elysées. Et c'est Tadeg Pogacar, un coureur slovène, qui a été couronné sur les Champs-Élysées. À la veille de ses 22 ans, il est le plus jeune vainqueur de la Grande Boucle depuis 1904. Pogacar a détrôné son aîné Primoz Roglic, que tout le monde voyait vainqueur, dans le contre-la-montre de la Planche des Belles Filles.
Un scénario incroyable, qui sacre donc finalement le joyau du cyclisme slovène, monstre de précocité qui égale déjà Eddy Merckx. En effet, Pogacar repart de France avec trois maillots - le jaune, le maillot à pois et le maillot blanc -, une première depuis l'exploit réalisé en 1972 par la légende belge.
Un mental d'acier
C'est pour faire comme son grand-frère que Tadej Pogacar s'est mis au vélo, à neuf ans. Adolescent à la croissance tardive, il restera pendant des années plus petit que les autres coureurs de son âge. Une taille qui lui forgera un surnom : "Tamau Pogi" - "petit Pogi" dans un dialecte slovène - et une force de caractère, explique son oncle, Domen. "Tout le monde lui disait qu’il était trop petit pour être cycliste, mais ça ne l'arrêtait pas, il se battait encore plus face aux autres", raconte-t-il sur Europe 1. "C'est peut-être à cause de ça qu'il a réussi : il voulait montrer qu’il en était capable. Et je voyais dans ses yeux qu'il ferait quelque chose de ça", explique l'oncle du coureur cycliste.
#TDF2020 Ce matin, j’avais prévu de vous parler des routes qui ont vu @rogla passer du ⛷au ...
— Théo Maneval (@TheoManeval) September 20, 2020
Finalement vous aurez droit à un portrait (tout aussi relevé) du petit prodige @TamauPogi, vu par sa famille et ses proches. On y parle crêpes, entre autres !
@Europe1 7h pic.twitter.com/HdGWcG5Sbb
À Komenda, petite commune aux 5.700 âmes, là où Tadej Pogacar est né, tout le monde a entendu l'histoire de ce recruteur qui est arrivé sur une course de village, a vu le jeune Pogacar tout seul derrière le peloton et a demandé qui était ce petit gars à la peine. "Mais pas du tout, il est en tête", lui a-t-on répondu, "et il va bientôt prendre un tour à tout le monde".
"Il n'est pas comme les autres"
Depuis, Tadej Pogacar a bien grandi, tout en gardant ce mental d'attaquant... et une personnalité ouvertement relax qui détonne dans le peloton, explique le coureur cycliste Jaka Primozic, un de ses amis d'enfance. "Il y a deux ans, on courrait une course à Tarragone, en Espagne. Il y avait deux ou trois cols à grimper et il faisait très chaud : 40 degrés le matin. Du coup, personne n'avait envie de manger", raconte-t-il.
"Tadej s'est enfilé une pleine assiette de crêpes avec du Nutella... et il nous a mis la misère sur le vélo ensuite !", explique Jaka Primozic, avant de résumer en une phrase la (jeune) carrière et la personnalité de Tadej Pogacar : "Il n'est pas comme les autres."