Équipe de France olympique: Le Coq sportif reconduit pour deux ans

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Europe 1 avec AFP // Crédits : Anne-Christine POUJOULAT / AFP
L'équipementier de l'équipe de France olympique et paralympique depuis 2021 a été reconduit jusqu'en 2026, a annoncé ce mardi le comité olympique français (CNOSF). La marque sera en charge uniquement des tenues de représentation. 

Le Coq Sportif, équipementier de l'équipe de France olympique et paralympique depuis 2021, en proie depuis des mois à des difficultés financières et dont le contrat prenait fin dans quelques semaines, a été reconduit jusqu'en 2026, a annoncé mardi le comité olympique français (CNOSF). La marque sera en charge uniquement des tenues de représentation, avec près de 60.000 pièces à produire, et fournira "une collection unique" pour les JO d'hiver 2026 de Milan-Cortina, a précisé le CNOSF.

Avant les JO de Paris cet été, de nombreux acteurs du monde sportif s'étaient inquiétés sous couvert d'anonymat auprès de l'AFP, de la capacité de l'entreprise à livrer dans les délais les tenues des équipes de France pour les JO.

"On se serait bien passé de la crise"

Mais tout avait finalement été bien livré avant le début des JO. Cette question avait toutefois bien préoccupé les cadres du CNOSF. "On se serait bien passé de la crise", avait d'ailleurs reconnu auprès de l'AFP le président du CNOSF David Lappartient début juillet, deux semaines avant le début des JO. "Elle se termine plutôt bien puisqu'au final, il y a eu des déplacements dans les dates, mais toutes les tenues de compétition ont été livrées le 5 juillet. Ça a été un sacré rush à la fin...", avait-il raconté.

La marque à l'emblème du gallinacé avait été choisie en mai 2020 par le comité d'organisation des JO aux dépens de Lacoste, pour équiper la quasi totalité des sportifs français sur les podiums et en compétition ainsi que pour déambuler au village olympique.

Ce partenariat devait prendre fin dans quelques semaines, mais le CNOSF a donc décidé de le reconduire pour deux ans. L'entreprise, qui compte près de 360 salariés dont plus de 140 dans son usine basée à Romilly-sur-seine, devra équiper les délégations françaises pour les neuf prochaines compétitions internationales, dont les JO d'hiver et les Jeux paralympiques d'hiver à Milan-Cortina. Son contrat court jusqu'aux Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) au Sénégal en novembre 2026.

 

Ce choix peut sembler surprenant après les tensions qui avaient précédé les JO de Paris. La marque avait accumulé de nombreux retards dans la livraison des équipements, et des semaines avant le début des compétitions, certaines fédérations s'étaient émus de cette situation auprès du CNOSF. Les difficultés rencontrées par l'équipementier avaient notamment conduit le comité d'organisation des JO à consentir un prêt de 3 millions d'euros à la maison-mère de la marque, la holding suisse Airesis, pour lui permettre de tenir ses délais.

"Pour nous, c'était quand même assez anxiogène. Maintenant, on était trop avancé pour reculer. Il fallait qu'on ait les tenues. Il n'y avait pas forcément de plan B. Il y a eu un soutien financier de Paris 2024 qui s'est fait. C'était sans doute la solution", a-t-il dit.

Prêt de l'État

Les difficultés de l'entreprise ne sont pas nouvelles. La marque avait failli disparaître dans les années 1990, avant d'être rachetée en 2005 par la société d'investissement suisse Airesis fondée par l'ex-patron d'Adidas, Robert Louis-Dreyfus, et relancée depuis Romilly, redevenant l'équipementier du XV de France en 2018. Comme d'autres entreprises du secteur, elle a dû faire face à la hausse des coûts de l'énergie, du transport, et des matières premières ces derniers mois.

L'État est notamment venu à sa rescousse en lui accordant un prêt garanti de 10 millions en 2023, dans le cadre du plan gouvernemental d'aide aux entreprises touchées par les conséquences économiques du conflit en Ukraine, L'année dernière, le Coq Sportif a vu son chiffre d'affaires fondre de 20 millions d'euros à 121,4 millions d'euros pour une perte de plus de 28,25 millions d'euros. Une chute des ventes qui s'explique selon la holding suisse Airesis, la maison-mère, par un repositionnement dans les chaussures.

Airesis a affiché une perte de 36 millions de francs suisses (37 millions d'euros) en 2023. Preuve de la méforme financière du Coq Sportif, la FFR, juste après avoir mis fin à son partenariat, l'a récemment assigné en justice et lui réclame 5,5 millions d'euros d'impayés.