Le doute s'immisce : un Paris Saint-Germain sans idées a subi à Rennes (1-0) sa deuxième défaite de la saison en championnat, mais surtout la deuxième lors de ses trois derniers matches de Ligue 1, dimanche en clôture de la 19e journée. Incapable de contenir une équipe pourtant privée de ses deux meilleurs attaquants, Martin Terrier, blessé de longue durée, et Benjamin Bourigeaud, suspendu, le PSG alourdit l'inquiétude née de ses sorties depuis la reprise après la Coupe du monde.
Voilà Lens (2e), vainqueur du PSG le 1er janvier (3-1), revenu à trois longueurs du leader, et Marseille (3e) à cinq. À un mois des retrouvailles avec le Bayern Munich en huitième de finale de Ligue des champions (14 février, 8 mars), le collectif parisien a fait pâle figure devant celui bien huilé de Rennes.
Le capitaine, en fin de contrat, Hamari Traoré a fait exploser le Roazhon Park en ouvrant le score (65e) après un excellent travail d'Adrien Truffert, intenable tout le match. Les Bretons (5es) ont signé leur neuvième victoire d'affilée à domicile, et ont battu le PSG trois fois lors de leurs quatre dernières visites au stade des bords de la Vilaine.
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La MNM sans étincelles
Mais plus que des statistiques, le PSG doit se préoccuper de son niveau de jeu. Il ne peut pas toujours compter sur un éclair de ses génies pour renverser un match mal parti. Les retrouvailles post-Mondial de la MNM Kylian Mbappé/Neymar/Lionel Messi, reconstitué après l'entrée en jeu de Mbappé (55e), n'ont pas fait d'étincelles.
Pour son deuxième match comme champion du monde, la "Pulga" n'a pas pesé, lui qui avait marqué contre Angers (2-0) mercredi. Neymar a présenté ses mauvais côtés, des pertes de balles, comme celle qui conduit au coup franc de Lovro Majer, et des attitudes boudeuses et contestatrices.
Sur le banc pour son retour après ses vacances décalées d'après Coupe du monde, Kylian Mbappé, entré sous les chaleureux applaudissements du Roazhon Park à la place d'un Hugo Ekitike transparent, n'a pas fait de miracle comme face à Strasbourg, où il avait arraché la victoire (2-1) à la dernière seconde. Pour son 200e match en Ligue 1, le vice-champion du monde 2022 a même mangé une occasion en or devant Steve Mandanda (69e).
Mais derrière les trois stars personne n'a assuré, à part le "Titi" Warren Zaïre-Emery et Gianluigi Donnarumma. Du haut de ses 16 ans, le milieu de terrain a gagné des duels et assuré des remontées de balle pleines de tempérament.
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Défense à trois reconduite
Le gardien italien a tout arrêté sauf le but, où il est seul face au capitaine malien de Rennes. "Gigio" a sorti la belle reprise de volée d'Arnaud Kalimuendo sur un centre tendu de Truffert (22e), deux coups francs de Majer (33e, 56e) et une frappe puissante d'Amine Gouiri (39e).
Reconduite par Christophe Galtier, la défense à trois, revue contre Angers (2-0) mercredi, a souffert face aux Rennais. Sur le but, Achraf Hakimi, qui venait d'entrer en jeu à la place de Nordi Mukiele, est facilement effacé par la feinte de Truffert.
Marquinhos, qui préfère jouer à deux en charnière, a aussi peiné. Le capitaine, comme certains de ses partenaires, a encore connu un déchet technique inhabituel. Galtier avait souligné ces imprécisions dans les passes, prenant source selon lui dans un niveau de préparation disparate après les 45 jours d'interruption. Mais la situation ne s'est pas améliorée sur ce plan.
En première période, Paris n'a été dangereux que sur une frappe contrée par Joe Rodon (41e) et un raid de Lionel Messi, encore arrêté par le défenseur gallois au moment de frapper (43e). La première véritable occasion parisienne est venue des défenseurs centraux, une remise de Sergio Ramos pour une tête de Danilo Pereira contrée par Steve Mandanda (48e). Hugo Ekitike, pourtant trois fois buteur sur les quatre précédents matches, n'est pas arrivé à se démarquer pour être servi. Il a plusieurs fois effectué des mauvais choix d'appels et a touché très peu de ballon. Il symbolise la faillite d'un champion de France qui doit se ressaisir.