C'est déjà la sensation de ce Roland-Garros 2024, avant même que le tournoi principal n'ait commencé. Rafael Nadal, la légende des Internationaux de France, classé aujourd'hui 274e mondial après sa blessure, est opposé dès son entrée en lice à l'Allemand Alexander Zverev, 4e mondial et récemment vainqueur du Masters 1000 de Rome. Un tirage rendu possible par le statut de l'Espagnol, qui bénéficie d'un "classement protégé", même si ce statut ne lui a pas permis d'éviter un adversaire de taille au premier tour.
"C'est pas de chance. On est habitués à penser à Nadal qui, tous les ans quasiment depuis 2005, gagnait Roland-Garros, sauf que le Nadal actuel, du cru 2024, n'est pas du tout celui-là", réagit Cédric Pioline, consultant tennis d'Europe 1, la radio officielle des Internationaux de France.
"Pas forcément un cadeau pour Zverev"
L'ex-cinquième mondial souligne que l'Espagnol, victorieux à 14 reprises du Grand Chelem parisien, un record absolu, "est en reconstruction et même en fin de carrière. C'est probablement son dernier Roland-Garros à 38 ans". D'autant plus qu'il devra batailler avec Alexander Zverev, l'un des cadors du circuit ATP, qu'il avait certes éliminé en 2022 lors d'une demi-finale marquée par la lourde blessure de l'Allemand.
Toutefois selon Cédric Pioline, ce tirage au sort "n'est pas forcément" non plus "un cadeau" pour l'actuel 4e mondial. "Tous ces joueurs qui sont très bien classés aiment rentrer tranquillement dans le tournoi, monter en puissance. Là, il aura un vrai challenge dès le premier tour", analyse le double-vainqueur de la Coupe Davis, pas à l'abris d'une performance du Majorquin. "Au vu des derniers tournois sur terre battue qu'il a joués, on voit qu'il est assez loin de son meilleur niveau. Mais avec Nadal, on a appris à être très prudent parce qu'il peut être surprenant."
Le rôle déterminant du public parisien
Les spectateurs pourront aussi avoir leur rôle à jouer, alors que la programmation de la rencontre n'a pas encore été dévoilée. "Ça va dépendre du scénario : s'il y a un match serré dès le début, le public va pouvoir s'investir, supporter probablement l'Espagnol parce qu'il y a toujours ce côté nostalgique d'un joueur qui, on le sait, va arrêter. Par contre, si le match est à sens unique, évidemment le public aura beaucoup plus de mal à s'investir", décrypte Cédric Pioline. Dans tous les cas, le court Philippe-Chatrier devrait être plein à craquer pour assister à cette rencontre historique.