Même les plus assidus des fans de tennis n’avaient jamais entendu parler de lui. Antoine Hoang, modeste 146ème mondial, a signé une entrée fracassante au plus haut niveau en se qualifiant pour le troisième tour de Roland-Garros, où il affrontera samedi Gaël Monfils pour un duel 100% français Le joueur de 23 ans, qui dispute son premier Grand Chelem, s’est pourtant lancé tardivement dans une carrière professionnelle. Sa personnalité, timide et réservée, tranche également avec les profils habituels du circuit ATP. Voici cinq choses à savoir sur Antoine Hoang, en passe de devenir la belle histoire tricolore de cette quinzaine.
Il a longtemps privilégié les études
S’il est passé professionnel en 2013, Antoine Hoang s’est laissé le temps avant de se consacrer à 100% au tennis. Le natif de Hyères, dans le Var, a d’abord privilégié ses études, obtenant une licence en sciences du sport. "Mes parents m’ont poussé à faire des études pour que j’ai un plan B", explique ce longiligne droitier d’1,82 m.
Il a écumé les divisions inférieures du tennis mondial
Avant de goûter aux joies d’un tournoi du Grand Chelem, Antoine Hoang a écumé les divisions inférieures du tennis mondial, où des dizaines d’anonymes tentent de vivre de leur rêve. Il a d’abord arpenté les tournois Futures, la troisième division, pointant au-delà de la 400ème place mondiale à la fin de l’été 2017. Il s’est ensuite lancé pour de bon sur le circuit Challenger, l’antichambre de l’élite, enregistrant une victoire à Eckental, en Allemagne, et trois finales entre août 2018 et janvier 2019.
Il a dégoûté Fernando Verdasco
Tout s’est accéléré cette année pour Antoine Hoang. Le jeune Français a fait ses premières incursions sur le circuit ATP, à Pune en Inde en janvier, puis à Montpellier et à Marseille en février. L’apprentissage a été délicat, avec un seul succès contre le Belge Steve Darcis et deux défaites contre Gilles Simon et le Tchèque Jiri Vesely. En seulement trois jours, il a triplé son capital de victoires à l’ATP en venant d’abord à bout du Bosnien Damir Dzumhur (52ème) au premier tour, en quatre sets (6-4, 0-6, 7-6[5], 6-3), puis surtout en battant Fernando Verdasco (27e) au deuxième tour, jeudi.
Poussé par un court n°1 bouillant et par un jeu porté vers l’attaque, Hoang a dégoûté l’Espagnol au bout de quatre heures et quatre sets (6-4, 3-6, 7-6[5], 7-5), sa première victoire contre un membre du top 50. "C’est la première fois que je jouais devant autant de monde et dans une telle ambiance. Ça m’a beaucoup aidé", a-t-il raconté en conférence de presse. Samedi, il foulera pour la première fois un court encore plus grand : le Philippe-Chatrier et ses 15.000 places.
Il se définit comme "cérébral et introverti"
Si personne ou presque ne l’attendait à ce niveau, Antoine Hoang a célébré sans effusion de joie son succès contre Verdasco, ne s’autorisant qu’un grand sourire et quelques signes à ses proches. Car le garçon, au visage encore poupin, est un grand timide. "Je suis assez cérébral, assez introverti, donc m'encourager ou montrer mes émotions n'est pas facile pour moi, mais j'y travaille", avoue-t-il. S’il veut arriver à se lâcher, le jeune Français n’aura qu’à prendre exemple sur son prochain adversaire : le fantasque Gaël Monfils.
Il est ambidextre
Autre particularité d’Antoine Hoang, il est ambidextre. Droitier au revers à deux mains, il a joué à une main de chaque côté durant son adolescence, la faute à un "problème à l'épaule". "A partir de 12-13 ans, je me suis entraîné de la main gauche et j'ai vite progressé, j'étais assez surpris, j'ai joué comme ça jusqu'à 16-17 ans. Mais à un niveau plus élevé, quand j'ai commencé les Futures, le fait d'avoir toute cette panoplie de coup, c'était dur pour moi, donc j'ai laissé tomber ça", raconte-t-il, en confirmant smasher encore de temps en temps de la main gauche plutôt qu'en revers. De quoi promettre du spectacle pour son match contre Gaël Monfils.