Des audiences au beau fixe, un public enthousiaste malgré les restrictions sanitaires, de bons matches… Alors que la première semaine de l'édition 2021 de Roland-Garros est sur le point de s'achever, les motifs de satisfaction sont nombreux pour l'organisation du tournoi du Grand Chelem. Mais un nuage est venu ternir ce bon bilan : l'énorme fiasco des joueurs français, avec aucun représentant au 3e tour, une situation inédite depuis 1968 et le début de l'ère Open. Et alors que la génération dorée des Tsonga-Gasquet-Monfils-Simon se rapproche de la retraite, un tel échec pose inévitablement la question de la formation et de la stratégie des instances dirigeantes du tennis français.
Interrogé par Europe 1, le nouveau DTN Nicolas Escudé reconnaît que le travail "va être long". "Vous dire que l'année prochaine, on aura quatre ou cinq joueurs en deuxième semaine, je n'en sais rien."
"Mais tout n'est pas noir, tout n'est pas dramatique", insiste l'ancien vainqueur de la Coupe Davis. "On a de jeunes joueurs qui sont en train d'émerger, il faut essayer de les accompagner, de les aider, de former un maximum de jeunes. Plus on va en avoir, plus on va se donner la chance de pouvoir avoir un bon nombre de Français et de Françaises en deuxième semaine de tous les tournois du Grand Chelem."
"Un agenda un peu long à mener"
Invitée samedi sur Europe 1, la nouvelle directrice générale de la FFT, Amélie Oudéa-Castera, a elle donné quelques pistes de travail pour permettre un bon renouvellement des talents dans le tennis tricolore. "Ça va être un agenda un peu long à mener", confie-t-elle à son tour, indiquant qu'"une réunion est prévue dimanche avec tous les anciens, qui vont nous aider à trouver les bonnes clés pour le tennis français et le renouveau du haut niveau".
Quelles sont ces pistes ? "S'appuyer sur l'expérience de chacun, trouver une meilleure articulation avec les structures privées, travailler davantage sur le mental, avoir une meilleure approche de la formation, avec une sélection qui ne soit pas trop précoce, mais en même temps une attention et une exigence portées à la technique plus forte que jamais, pour préparer nos jeunes au tennis du futur.
"Une réinvention de nos parcours fédéraux"
Autre piste, "une réinvention de nos parcours fédéraux, de façon à ce qu'il y ait à la fois de l'émulation, la capacité à mettre au point des situations d'entraînements individualisés, mais en même temps ce collectif qui grandit par étapes".
Une forme de mentorat avec les joueurs les plus expérimentés comme un Jo-Wilfried Tsonga ou un Richard Gasquet pourrait-elle être mis en place ? "On va discuter avec eux demain matin", répond Amélie Oudéa-Castera samedi. "C'est un premier workshop (atelier, ndlr) qu'on organise avec eux. Le premier d'une série qui sera régulière pour prendre les meilleures idées de chacun et continuer à bonifier, à étayer la stratégie que nous avons défini." Et retrouver la deuxième semaine à terme ?