Le "roi" de la terre battue face à son jeune prétendant. La finale de Roland-Garros oppose l'indiscutable maître des lieux, Rafael Nadal, au seul joueur à l'avoir battu sur sa surface fétiche depuis deux ans, Dominic Thiem. Le n°1 mondial, impressionnant vendredi en demi-finales face à Juan Martin Del Potro, partira logiquement favori pour décrocher la "undécima", un onzième titre à Paris. Mais son jeune adversaire Autrichien (8ème), âgé de 24 ans, a les arguments pour l'inquiéter. De là à le battre ? Ce serait un exploit monumental.
Nadal, le maître des lieux. Il n'est pas nécessaire de rappeler tous les faits d'armes de "Rafa" à Paris, alors contentons-nous d'un chiffre : 10, comme le nombre de Roland-Garros remportés par "l'ogre" de l'ocre. L'Espagnol a, comme attendu, tenu son rang et est donc en lice pour améliorer un peu plus son propre record dans son "jardin". "Je me sens très aimé, chouchouté ici. Le public en plus m’aime beaucoup, et je ne peux qu’être reconnaissant", a assuré Nadal, interrogé en début de semaine sur Europe 1. A Paris, Nadal est bel et bien chez lui.
"Rafa" a perdu un set, mais pas la forme. Alors oui, le n°1 mondial a perdu un set contre l'Argentin Diego Schwartzman, en quarts de finale, une première depuis 2015 et sa défaite contre Novak Djokovic. Mais ne vous y méprenez pas : hormis ce petit accroc, Nadal a encore terrassé tous ses adversaires, incapables de répondre à la puissance du taureau de Manacor. Demandez à Richard Gasquet, éparpillé façon puzzle au troisième tour. Ou encore à Juan Martin Del Potro, qui n'a résisté qu'un set avant de se faire martyriser vendredi, en demi-finales. Le favori, c'est bien lui.
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Thiem, le dernier à avoir battu Nadal sur ocre. Si Nadal affiche une forme impressionnante, la possibilité d'assister à une finale accrochée (pour une fois…) est bien réelle. Dominic Thiem, lui aussi un grand spécialiste de la terre battue (il a été finaliste au Masters 1000 de Madrid et vainqueur à Lyon cette année), a été le seul joueur à battre l'Espagnol sur sa surface fétiche ces deux dernières années. Le surpuissant Autrichien a réalisé cette performance en 2017 en quarts au Masters 1000 de Rome (6-4, 6-3), avant de récidiver en quarts de finale au Masters 1000 de Madrid (7-5, 6-3) cette année. De là à affirmer que Thiem peut le faire au meilleur des cinq sets…
Première finale en Grand Chelem pour le jeune Autrichien. En effet, l'Autrichien a été totalement dépassé par Nadal, l'an passé en demi-finales (6-4, 6-3, 6-0) à Paris. "A Roland-Garros, c'est différent. C'est difficile quand on a un revers à une main, comme Thiem, de contrôler le coup droit de Nadal. Il va essayer de s'appuyer sur sa victoire à Madrid et reproduire ce même tennis pendant trois ou quatre heures", estime notre consultant Sébastien Grosjean, demi-finaliste à Paris en 2001. Thiem, qui a notamment écarté Alexander Zverev en quarts et la surprise Marco Cecchinato en demi-finales, sera-t-il à la hauteur pour sa première finale en Grand Chelem ?
La météo, la grande inconnue. L'autre grande inconnue de cette finale est… la météo. En effet, les prévisions annoncent de la pluie et des orages dimanche après-midi, un paramètre qui peut avoir une grande importance. "Si on a des conditions assez chaudes, la balle de Rafa va gicler encore plus, ça va être beaucoup plus difficile pour Thiem", assure Sébastien Grosjean. "Si le temps est un peu plus lourd, ça rebondira un peu moins. Thiem est un joueur tellement puissant qu'il est capable de rivaliser avec l'Espagnol dans ce domaine-là. Donc oui, la météo peut jouer un rôle important." Si la pluie s'invite dimanche, la finale pourrait même se disputer sur deux jours. De quoi rebattre un peu plus les cartes.