"Maintenant, on peut parler !" C'est avec un sourire taquin que Rafael Nadal a accueilli lundi la première question sur le choc à venir contre Novak Djokovic en quarts de finale. Jusque-là, les deux joueurs avaient pris soin d'éviter de tirer des plans sur la comète en conférence de presse, se contentant de passer les tours avec brio et de rendre hommage à leurs valeureux adversaires. Lundi, le nonuple vainqueur du tournoi a lâché son premier set cette année contre l'Américain Jack Sock (6-3, 6-1, 5-7, 6-2) alors que, dans le même temps, Novak Djokovic ne faisait qu'une bouchée de Richard Gasquet (6-1, 6-2, 6-3). Le quart de finale que toute la planète tennis attendait depuis le tirage au sort aura donc bien lieu, mercredi.
"Mon quart de finale le plus dur." "C'est probablement le quart de finale le plus dur qui m'attend depuis que je participe à Roland-Garros", a convenu Nadal. "Mais ce n'est pas une finale. C'est un quart de finale. Et non, le vainqueur de ce match ne sera pas le vainqueur de Roland-Garros. Il ne sera qu'un des demi-finalistes. Ça fait une grosse différence." Ce qui fera une grosse différence aussi, c'est le lieu : Roland-Garros. Ici, Nadal a gagné les six matches l'ayant opposé à Djokovic, dont deux finales, en 2012 et 2014. Et "Rafa" n'entend pas tirer de conclusions de leur dernier affrontement, en demi-finales du Masters 1000 de Monte-Carlo. "J'ai bien joué à Monte-Carlo. J'ai perdu 6-3, 6-3 mais j'ai bien joué", a considéré Nadal, avec une pointe de mauvaise foi peut-être.
Passé en conférence de presse quelques minutes plus tard, Djokovic a reconnu que tout était différent pour ce prochain affrontement. Parce que c'est un quart. Et parce qu'aussi, c'est Roland-Garros. "Je n'ai pas l'habitude de le jouer si tôt dans un tournoi", a reconnu le "Djoker". "Mais c'est la réalité et c'est un défi que nous devons accepter tous les deux. C'était envisageable avant le tirage au sort parce qu'il avait chuté au classement ATP. L'affronter ici et l'affronter dans un autre tournoi dans le monde, c'est totalement différent. Les conditions de jeu sont idéales pour son style de jeu. Il aime jouer sur le court Philippe-Chatrier. On verra…"
"La pression est sur nous deux." Interrogé sur la saison incroyable de Djokovic jusque-là (Open d'Australie, trois Masters 1000, 26 victoires de rang), Nadal a ensuite considéré qu'il n'était pas favori de ce quart de finale. "Novak est le meilleur joueur du monde actuellement, sans aucun doute", a insisté l'actuel 7e joueur mondial. "Il est dominateur. Tout le monde sera certainement d'accord avec moi pour dire qu'il est favori ici". Djokovic est toujours en quête de son premier Roland-Garros, alors que son adversaire cherche à en conquérir un dixième. Malgré tout, le Serbe refuse d'assumer seul la pression du match à venir. "La pression est sur nous deux car les gens s'attendent à ce que nous gagnions ce tournoi", a souligné le n°1 mondial. "On peut voir ça de façon différente, mais la pression fait partie de ce que nous faisons, et nous devons l'accepter. On doit faire avec, aller sur le court et jouer." Et nous regarder...