Le XV de France féminin n'a pas tenu le choc, dimanche, à Doncaster, surclassé 41-26 par l'Angleterre qui prend une sérieuse option sur le Tournoi des six nations et peut envisager le Grand Chelem. Un Grand Chelem que les Bleues avaient réalisé l'année passée, conclue en apothéose avec un succès inédit sur les championnes du monde néo-zélandaises. Elles sont donc tombées de haut, même si elles savaient que s'imposer chez leurs plus grandes rivales relevait de l'exploit.
Victoire bonifiée pour les Red Roses. Les Red Roses, qui ont marqué 7 essais, remportent une victoire bonifiée et prennent la tête du classement avec 10 points, devant l'Italie (7) et la France (6), qui se console avec le bonus offensif décroché à la dernière minute (4 essais). Les vice-championnes du monde anglaises ont donc pris leur revanche sur l'édition 2018, qui leur avait échappé à la dernière minute sur un essai de l'arrière française Jessy Trémoulière à Grenoble (18-17).
Cauchemar pour Boujard. Mais Trémoulière, de retour de blessure, n'a pas été retenue pour le début du Tournoi, et Caroline Boujard n'a pas eu le même rendement que l'Auvergnate, élue meilleure joueuse de l'année. Touches non trouvées, ballons rendus, la Montpelliéraine, dernier rempart des Bleues, a vécu un véritable cauchemar en attaque comme en défense. Mais la défaillance de la N.15 n'explique pas tout : c'est toute l'équipe qui a sombré, concédant trop de turnovers pour espérer pouvoir rivaliser.
La classe de Pauline Bourdon. Une exception cependant, Pauline Bourdon. La demi de mêlée, replacée à l'ouverture à la place de Camille Imart après la pause, a éclairé de toute sa classe la seconde période. Et permis in fine à la France de se consoler avec un bonus offensif, obtenu après la sirène sur un 4e essai signé Romane Ménager (80e+1). La vista de Bourdon a fait mouche sur les trois essais précédents: une première feinte de passe sur une percée, pour une remise intérieure pour Safi N'Diaye (42e, 1er essai), une seconde feinte de passe pour finir le travail elle-même (46e) et une pénalité vite jouée (75e).
Les Françaises ont pris l'eau. Hormis la Bayonnaise, le néant. Les Françaises ont pris l'eau d'entrée, mais l'essai de Sarah McKenna a été refusé pour une obstruction (5e). Les vagues anglaises ont fini par faire rompre les Françaises 5 minutes plus tard, après une superbe touche trouvée par Emily Scarratt. La passe au pied de l'ouvreuse Katy Daley-McLean a fini dans les bras de Jess Breach qui a ouvert le score (7-0, 11e). Chirurgicales, les Anglaises ont pris le dessus grâce à la qualité technique de leurs arrières et la domination de leurs avants, qui ont obtenu deux pénalités coup sur coup. Les trois-quarts anglaises ont vite ramené la balle devant la ligne française et Poppy Cleall a inscrit l'essai du break (26e, 12-0).
Domination. Pire, les Anglaises sont parvenues à inscrire deux essais alors qu'elles jouaient à 14 contre 15 après l'exclusion temporaire de Vickii Cornborough pour un plaquage jugé dangereux (33e). Leur domination va logiquement s'atténuer après la pause, le succès étant acquis, mais elles marqueront tout de même trois essais de plus.