Rugby : Florian Grill alerte sur le risque de «dépôt de bilan» de la FFR

Le président de la Fédération française de rugby, Florian Grill, alerte sur une situation financière critique, évoquant un risque de "dépôt de bilan" face à un déficit de 57 millions d'euros après la Coupe du monde 2023. Il appelle l'État à intervenir pour soutenir la fédération, incapable de supporter seule cette charge.
Le président de la Fédération française de rugby Florian Grill assure que l'instance risque le "dépôt de bilan" face au redressement fiscal dont le Mondial-2023 fait l'objet, dans un entretien au Figaro paru mardi. "Ce qui est plus compliqué, c'est l'héritage de la Coupe du monde. Le déficit est de 57 millions d'euros", a-t-il déclaré au quotidien, ajoutant : "Je le dis très clairement, cet héritage n'est pas à la portée de la FFR."
L'État à la rescousse ?
Outre 36 millions de déficit d'exploitation, la FFR doit aussi prendre en compte près de 21 millions de redressement fiscal réclamé le 23 décembre dernier au Groupement d'intérêt économique (GIE) en charge de l'organisation du Mondial-2023 de rugby, en raison d'une mauvaise application de la TVA sur des packages billet+voyage ou billet+hospitalités.
"Si on devait payer demain ces 57 millions d'euros, on serait en dépôt de bilan ! La FFR n'a pas les capacités financières pour assumer cette charge", a assuré Florian Grill, appelant l'État à la rescousse. "Il doit nous écouter, car la responsabilité est partagée et on ne peut pas assumer seul ce déficit", estime le dirigeant.
Le GIE est détenu à 55 % par la Fédération française de rugby et à 45 % par l'organisation du Mondial-2023 dont l'Etat, mais aussi la FFR, est un des actionnaires. La ministre des Sports Marie Barsacq avait été plutôt bienveillante envers la fédération lors d'un entretien à La Tribune Dimanche mi-février. "Je salue un effort important de la Fédération pour réduire ses dépenses et redresser la situation économique. C’est la direction à prendre. On suit ce sujet avec beaucoup d’attention", avait-elle assuré.
"Est-ce qu'on veut sauver le soldat rugby ou pas ?"
"J'ai beaucoup de déclarations d'amour, mais j'attends des preuves d'amour, un accompagnement concret. Est-ce qu'on veut sauver le soldat rugby ou pas ?", questionne Florian Grill.
"On fait des économies de 18 millions d'euros sur un budget de 130 en demandant à tout le monde de faire des efforts, on trouve des nouveaux partenaires" mais "on ne peut pas gravir la face nord de l'Everest avec des cailloux dans le dos", avait-il aussi imagé à l'AFP début février.