Cyprien Sarrazin intouchable, Alexis Pinturault blessé : le camp français a vécu des montagnes russes émotionnelles vendredi dans le super-G de Wengen, en Suisse, entre une première victoire depuis dix ans dans la discipline et l'inquiétante chute de son plus grand champion de la dernière décennie. "Cette victoire est pour Alexis, pour sa famille", a d'ailleurs réagi Sarrazin après avoir décroché son deuxième succès de l'hiver et le troisième de sa carrière en Coupe du monde, deux semaines seulement après avoir remporté la descente italienne de Bormio.
Saison terminée pour Alexis Pinturault
Alexis Pinturault, blessé au genou gauche dans une chute lors du super-G de Wengen (Suisse) vendredi, est contraint de mettre un terme à sa saison, a indiqué la Fédération française de ski (FFS). "Il souffre d'une rupture des ligaments croisés antérieurs (LCA) du genou gauche", a précisé la FFS. "Sa saison est terminée."
La revanche de Cyprien Sarrazin
Deuxième jeudi de la première descente disputée sur cette même piste du Lauberhorn, derrière le N°1 mondial Marco Odermatt, le Français de 29 ans a pris sa revanche sur le génie suisse par le même écart, 58/100e. "La belle, c'est demain", a plaisanté le Gapençais, soit le jour de la seconde descente courue samedi sur le parcours intégral de 4,5 km, le plus long du circuit mondial, avec la fatigue des deux courses précédentes pesant sur les organismes.
Parti avec le dossard 3, Sarrazin a réalisé une manche époustouflante d'audace au point de frôler les filets, assommant la course avant que ne s'élancent ses rivaux. "Ohlala le Français... Mon Dieu, qu'est-ce que t'as fait Cyprien ?", s'est exclamé le commentateur de Wengen, abandonnant provisoirement le suisse-allemand, sous les vivats de la foule. Comme jeudi, le Norvégien Aleksander Aamodt Kilde, N°2 mondial des deux dernières saisons et impérial l'an dernier à Wengen, complète le podium à 1 seconde, encore fatigué par un virus.
Une place confirmée parmi les favoris en vitesse
En grimpant de quatre places pour s'installer au troisième rang du classement provisoire du super-G, alors qu'il était devenu jeudi le N°2 mondial en descente, Sarrazin confirme sa place parmi les favoris en vitesse, aux côtés d'Odermatt et Kilde, lui qui vient du géant et dispute seulement sa deuxième saison de descendeur. "C'est cool de faire partie de ce trio là, j'accepte. Il faut que j'apprenne ce nouveau statut, mais c'est vraiment bon", s'est-il réjoui.
Au classement général, le Français se hisse au quatrième rang, alors que Marco Odermatt caracole toujours en tête devant l'Autrichien Marco Schwarz - qui a dû mettre fin à sa saison fin décembre après une grave blessure au genou - et Aleksander Aamodt Kilde. La fête des Bleus a néanmoins été gâchée par l'impressionnante chute d'Alexis Pinturault. Dossard N°7 et auteur jusque là d'une bonne manche, le détenteur du gros globe 2021 est tombé après un saut et a été évacué par hélicoptère, après une longue interruption de l'épreuve.
Le pari d'Alexis Pinturault
À 32 ans, celui qui était avant Sarrazin le dernier vainqueur français en super-G - à Lenzerheide, en Suisse, en mars 2014 - "souffre d'une rupture des ligaments croisés antérieurs (LCA) du genou gauche", a précisé la FFS. "Sa saison est terminée."
Pinturault, plus beau palmarès en activité du circuit masculin avec 34 succès en Coupe du monde, avait engagé cette saison un virage vers la vitesse pour sa fin de carrière, renonçant au slalom pour découvrir la descente. Papa depuis samedi d'une petite Olympe, il avait réalisé jeudi son premier Top 10 en descente, prenant une belle 9e place dès sa découverte du Lauberhorn, et guettait avec appétit les courses suivantes sur cette piste mythique en analysant les "petites choses" à améliorer.
"C'est jamais simple de voir un copain avoir un accident", a raconté Odermatt, parti trois dossards après Pinturault. "Avant de m'élancer, je me suis dit : 'Skie bien, mais ne risque pas tout'. Les jours à Wengen sont longs, c'est dur. J'espère être prêt pour samedi."