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Tennis de table : comment Félix Lebrun a su dompter une ambiance bouillante pour repousser son ultime limite

Grégoire Allain - Mis à jour le . 2 min
Félix Lebrun
Félix Lebrun © FFTT / Rémy Gros

En battant son frère Alexis dimanche au terme d'une finale irrespirable, Félix Lebrun est devenu champion de France en simple pour la première fois chez les grands. Le point d'orgue d'un week-end qui n'a pas manqué d'écueils à éviter.

Cela constituait presque une anomalie dans son palmarès. Numéro un français et sixième joueur mondial, aux performances reconnues sur les plus grandes scènes planétaires, Félix Lebrun a remporté dimanche à Levallois son premier titre de champion de France en simple.

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Si son niveau de jeu demeure la raison principale de son succès, le benjamin de la famille a su dompter un environnement qui n’avait pas grand-chose de commun, d’autant plus lorsqu’on a tout juste 18 ans.

Une "Lebrun mania" délirante

Il y a d’abord eu cette image d’enfants courant après sa voiture mercredi, lors d’une soirée organisée dans l’enceinte levalloisienne aux côtés de streamers. Une notoriété inédite dans l'histoire du tennis de table français, à l’ère notamment des réseaux sociaux. "Un matin, quand on est venus à la salle, on s'est fait arrêter quatre fois dans la rue par des personnes qui n’étaient même pas des pongistes. Tout le monde les connaît désormais, cela nécessite qu’on s’adapte dans l’organisation. Il faut qu’on fasse attention à ce qu’ils ne perdent pas trop d’énergie", témoigne Vincent Avril, entraîneur de l'alliance Nîmes/Montpellier et coach de Félix Lebrun lors de ces championnats de France, auprès d’Europe 1.

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Un engouement vis-à-vis duquel Félix assure "se régaler", concédant toutefois la nécessité de limiter les interactions, que cela soit avec la presse ou les supporters, pendant la compétition. "On a deux mots en tête : prioriser et optimiser", indique à ce propos Dominique Lebrun, sa mère. "On essaye de faire plaisir aux gens, c’est important. Mais quand on voit qu’après certaines rencontres de championnat, les séances d’autographes sont plus longues que les matches, ce n’est plus tenable", ajoute-t-elle, justifiant cette volonté de "cadrer un peu les choses".

Pour créer toutes les conditions de leur réussite, une équipe est ainsi construite autour d’eux, cette dernière gérant les aspects administratif et financier, quand Nathanaël Molin, également capitaine de l’équipe de France, est davantage consacré au volet de la performance.

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"J’étais quasiment en larmes"

Côté table, le plus jeune des deux frères a dû composer avec une certaine tension au niveau du cou, ressentie dès son entrée en lice. Au point d’avoir recours à la méthode du "cupping", occasionnant samedi des traces de ventouses au niveau de la zone endolorie. "Ce sont typiquement les douleurs qui m'arrivent quand je suis un peu tendu, mais le kiné m’a bien aidé vendredi soir", rassurait celui qui, une fois adapté aux conditions de jeu, n’a cessé de monter en puissance. 

En apothéose, la finale de ce dimanche contre son frangin, remake des deux dernières éditions (remportées par Alexis), 24 heures après avoir glané l’or en double à ses côtés. Une orgie de "ping" qui n’a déçu personne, les deux joueurs offrant au public un scénario rocambolesque, lors duquel Félix Lebrun a mené deux sets à zéro, avant de sauver une balle de match dans la sixième manche puis de l’emporter dans la septième (4-3). Le tout, évidemment, dans une atmosphère incandescente.

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"J’étais quasiment en larmes à 9-6 pour lui dans le sixième set", avouait-il au sortir d'une rencontre qu'il a fini par faire tourner, au gré d'une extrême intensité. "Une fierté énorme" pour le blondinet à la prise porte-plume, qui rêvait depuis tout petit d'inscrire son nom au palmarès, et auteur selon ses dires de son match "le plus abouti émotionnellement" en 2025. Au meilleur des moments, face à celui qui le connaît le mieux. Preuve, s'il en fallait une nouvelle, de sa capacité à repousser toutes les limites, y compris celles qui pouvaient encore se refuser à lui.