Une première depuis 1997 : l'équipe de France masculine de tennis de table, emmenée par les frères Félix et Alexis Lebrun, disputera dimanche (12h00) la finale des Mondiaux par équipes, face à la Chine, décuple tenante du titre, à Busan (Corée du Sud). "C'est incroyable d'être en finale, on venait pour chercher une médaille. On était N.4 (au classement mondial, NDLR), donc c'était notre objectif", a savouré Félix Lebrun au micro de la Fédération internationale.
À cinq mois des JO de Paris-2024 proposant cette même épreuve par équipes, les Bleus ont écarté Taïwan 3-1, samedi, grâce à deux succès de leur diamant de 17 ans, N.6 mondial et premier non chinois au classement. C'est dire le défi qui attend la fratrie et Simon Gauzy dimanche. Le trio devra en effet se défaire des trois meilleurs joueurs du monde actuellement. Dans l'ordre, Fan Zhendong, Wang Chuqin et Ma Long.
"Ce sera un moment énorme à vivre, anticipe Alexis Lebrun, l'aîné. Ce sont des légendes mais il va falloir se l'enlever de la tête. Ce sont des adversaires, il va falloir y aller en conquérant pour essayer de les faire douter et de chercher quelque chose de grand. Je crois qu'on en est capable." L'or a pourtant tout de la médaille de Chine : la dernière fois qu'une autre nation s'est imposée, en 2000, les Français payaient toujours en francs et les deux phénomènes Lebrun n'étaient pas près de naître.
Dans les pas de Gatien
En attendant, la triplette française a rejoint la troisième finale mondiale de l'histoire des Bleus, après 1948 et donc 1997, quand l'équipe emmenée par le vice-champion olympique (1992) et champion du monde (1993) Jean-Philippe Gatien s'était parée d'argent, ce qui reste le meilleur résultat tricolore par équipes. Parmi les pongistes français médaillés figurait aussi Christophe Legoût, oncle des frères Lebrun, deux pongistes âgés de 17 et 20 ans dont l'ascension semble sans limite.
Exceptée la Chine, sans doute, qui a tout du plafond sur lequel se cogner le crâne... même si les Bleus pourront rappeler qu'Alexis Lebrun, en avril dernier, avait fait sauter la banque à Macao en faisant tomber le N.1 mondial Fan Zhendong en quart de finale d'un tournoi WTT Champions. L'ainé de la fratrie est le premier Européen à avoir réussi cet exploit.
Son cadet Félix, à la prise porte-plume surannée, affiche lui une forme fantastique en Corée du Sud. Samedi, il a malmené sans ménagement le Taïwanais Lin Yun-ju, N.8 mondial, séché 3-0 (11-7,12-10,11-8). Dans le sillage de son deuxième tournoi remporté sur le circuit le mois dernier à Goa, après son titre à Antalya en novembre. Reste qu'en cinq matches, Félix Lebrun ne s'est encore jamais imposé face aux trois Chinois.
"Honnêtement, je n'aurais pas imaginé qu'on soit en finale, souffle le troisième homme, Simon Gauzy. On venait chercher quelque chose de grand mais on ne savait pas trop ce que c'était. Être en finale contre la Chine, on l'a tous rêvé." Qu'importe le résultat dimanche, ces Mondiaux à Busan sont déjà entrés dans l'histoire du "ping" tricolore, les pongistes françaises revenant aussi avec une médaille, de bronze, une première depuis 1991. Surclassées 3-0 par la Chine vendredi, Jia Nan Yuan, Prithika Pavade et Charlotte Lutz n'ont pas eu à jouer de match pour le podium en Corée du Sud, à la différence du format des JO-2024.