La Coupe Davis a débuté lundi à Madrid et pour cette nouvelle édition, l'épreuve vieille de 119 ans fait peau neuve avec une nouvelle formule. Le principe ? Le tournoi se déroule dans une seule ville et en une semaine. Symbole du renouveau, il est écrit "Coupe du monde de tennis" sur certains panneaux d'affichage et non pas Coupe Davis. L'ambiance, dans les travées, est quelconque, sans âme. Le contraste est saisissant par rapport à la récente finale de Fed Cup en Australie qui a donné des frissons aux fans de tennis.
Lors de la cérémonie d’ouverture, qui s’est déroulée devant des gradins au deux tiers vides, le mot d’ordre était "une nouvelle ère, un même esprit". C’est bien parce qu’ils craignaient que l’esprit Coupe Davis se perde avec ce nouveau format, sur une semaine, avec des affrontements en trois matches disputés en deux sets gagnants, que l’association des supporteurs français a décidé de boycotter la compétition.
Des considérations économiques
Les Belges, eux, sont là. Ils sont une cinquantaine et ont choisi de faire le déplacement, tout en regrettant le virage pris : "C’est le monde de l’argent. On reste belge et on a l’amour de la Belgique, l’amour de nos joueurs, alors on est là !". Ils sont là et heureusement car Belgique-Colombie a commencé lundi devant des tribunes guère garnies.
Ce sont des considérations économiques qui ont entraîné ce changement. Les fédérations organisatrices se plaignaient du coût trop élevé et de l’absence régulière de stars. Alors, quand la société Kosmos du joueur du Barça Gérard Piqué a mis sur la table 3 milliards de dollars (2,7 milliards d'euros) sur 25 ans pour organiser l’épreuve, sans compter un prize money de 27 millions de dollars (24,4 millions d'euros), la fédération internationale a sauté sur l’occasion. Et voilà l’Espagne qui organise à bon compte une Coupe Davis à domicile en présence de son numéro 1 mondial, Rafael Nadal. Ici, à Madrid, cinq joueurs du top 10 seront présents.
"J'étais confus en arrivant ici"
Côté français, le capitaine Sébastien Grosjean peut compter sur ses meilleurs éléments, dont Gaël Monfils et la paire Herbert-Mahut, tout juste sacrée au Masters, à Londres. Nicolas Mahut reste dubitatif sur cette nouvelle formule : "J’étais un peu confus en arrivant ici. Je vois des panneaux 'World Cup', des panneaux 'Davis Cup'. Pour l’instant, je ne sais pas encore quelle compétition je vais jouer ! On ne sait pas quelle sera l’affluence, on n’aura pas nos supporters mais j’espère qu’il y aura les mêmes frissons au moment de La Marseillaise". Les Bleus disputent leur premier match dans la compétition, mardi matin, face au Japon.