Tennis : l’Agence mondiale antidopage plaide pour une suspension de un à deux ans pour Jannik Sinner

L’affaire Jannik Sinner continue de faire couler beaucoup d’encres. L'Agence mondiale antidopage (AMA) a fait appel de la décision de l'ITIA, qui avait exonéré le joueur. L’AMA demande une suspension de 1 à 2 ans, soulignant la complexité des règles antidopages et la responsabilité des athlètes.
L’affaire de dopage concernant Jannik Sinner, qui a fait la une des journaux après un test positif au Clostebol, une substance interdite, continue de déchaîner les passions. Le joueur italien a été jugé par l’ITIA (International Tennis Integrity Agency), qui a estimé qu’il n’y avait pas de faute ni de négligence de sa part, concluant ainsi à son innocence. Mais l’Agence mondiale antidopage (AMA), qui veille au respect des règles antidopages, n’est pas d’accord avec cette décision et a fait appel.
Dans une interview récente accordée à la Stampa, un média italien, James Fitzgerald, directeur de l’AMA, a clairement exprimé la position de l’agence. Il estime que le verdict de l'ITIA, qui a conclu à l'absence de faute, n’est pas concluant au regard des règles actuelles. Pour l’Agence mondiale antidopage, le test positif justifie une sanction, et elle réclame une suspension comprise entre 1 et 2 ans pour le joueur. Toutefois, il a précisé que l’AMA ne cherche pas à annuler les résultats déjà imposés par le tribunal en première instance.
Cette affaire soulève des questions importantes sur la gestion des substances à faible dose dans les tests antidopage. Le Clostebol, bien qu’il soit une substance interdite, peut parfois être présent à des niveaux très faibles, ce qui rend difficile de prouver l’intention de tricher. James Fitzgerald a souligné que la question de la contamination par des substances interdites est un problème complexe. L’AMA travaille activement pour revoir les limites de tolérance, afin de mieux protéger les athlètes contre les contaminations accidentelles tout en continuant à lutter contre la fraude.
Adaptation des règles
L’appel de l’AMA est désormais suspendu au Tribunal Arbitral du Sport (TAS), qui devra rendre sa décision en avril prochain. Tant que l’affaire est pendante, "l’AMA a choisi de ne pas faire d’autres commentaires, mais cette situation reste un test crucial pour la manière dont les règles antidopages sont appliquées dans le tennis, notamment face à des cas aussi controversés".
Derrière cette affaire, la question de la responsabilité individuelle des athlètes refait surface. L’AMA défend le principe de responsabilité objective, qui implique que chaque athlète est responsable de ce qui entre dans son corps, qu’il soit ou non conscient de la présence d’une substance interdite. Pour l’AMA, ce principe est essentiel pour garantir l’équité dans le sport et empêcher les tricheurs d’échapper à des sanctions.
L’affaire Sinner met également en lumière l’évolution des pratiques de l’AMA face aux défis du dopage. L’agence continue d’adapter les règles et de collaborer avec les scientifiques, les autorités sportives et les experts pour rendre le système antidopage plus efficace. De nouvelles révisions du Code mondial antidopage sont en cours, et elles incluent des ajustements concernant les substances contaminantes et les sanctions en cas de violation des règles.