Selon la Fédération Française de Tennis (FFT), ils "ont bafoué l'institution fédérale et abîmé l'image du tennis". Kristina Mladenovic, Caroline Garcia et Benoît Paire ont été suspendus dimanche "à titre conservatoire" de toute sélection en raison de leur comportement pendant les JO de Rio, au moment même où débute l’US Open. Un timing décrié mais des conséquences quasi-nulles pour les sportifs.
"Suspendre zéro aide, ça ne modifie rien". Dans son communiqué, la FFT a indiqué "retirer toute aide fédérale à ces trois joueurs", suspendus "des sélections en équipe de France" à titre conservatoire, en attendant une décision définitive le 24 septembre, date à laquelle la Fédération décidera ou non de prolonger leur suspension. D’ici là, les deux meilleures Françaises, Caroline Garcia (27e) et Kristina Mladenovic (37e), qui avaient ouvertement critiqué la délégation française au Brésil pour une question de dress-code, ne verront pas leurs habitudes bousculées. "C’est moi qui paie mon entraîneur Georges Goven, donc ça ne change rien" a réagi Mladenovic. "Quand on touche financièrement zéro aide, suspendre zéro aide, ça ne modifie rien", abonde Louis-Paul Garcia, entraîneur de sa fille Caroline.
Privés de kiné. Seules conséquences pour les tenniswomen et pour Benoît Paire : pendant l’US Open, ils ne pourront pas profiter du kiné envoyé à New York par la Fédé, tout comme ils n’auront pas le droit de se rendre au Centre national d’entraînement situé… à Paris, soit à environ 6.000 kilomètres de Flushing Meadows.
Réhabilitées pour la Fed Cup ? Quant à leur suspension en équipe de France, elle court donc pour le moment jusqu’au 24 septembre. Or, le prochain rendez-vous chez les filles est fixé… aux 12 et 13 novembre, pour la finale de la Fed Cup face à la République tchèque, à Strasbourg. Et il suffit de voir le tweet posté dimanche par Amélie Mauresmo pour connaître la position de la capitaine envers ses deux cadres.
Dîner traditionnel hier soir à NY
— AmelieMauresmo (@AmeMauresmo) 28 août 2016
Un beau moment...
Allez les Bleues ! pic.twitter.com/6i06uGWT6W
Paire ne perd pas grand-chose. Le cas de Benoît Paire est sans aucun doute beaucoup plus lourd. En conflit ouvert avec la Fédération, le 34e joueur mondial avait été prié de "faire ses valises" le 10 août dernier, par le DTN Arnaud Di Pasquale. Accusé d’avoir "bafoué les règles", notamment en ne résidant pas au Village olympique avec le reste du groupe, Paire, souvent catalogué comme individualiste, avait aggravé son cas en réagissant à chaud, se déclarant "content de quitter" les Jeux olympiques. Comme ses homologues féminines, il est désormais suspendu de l’équipe et ne sera pas de la demi-finale de Coupe Davis en Croatie, à la mi-septembre. Mais Yannick Noah n’avait de toute façon aucune intention de le sélectionner.
"Cette décision, je m’en tape". Si les conséquences ne sont donc pas vraiment tangibles, la sanction se veut avant tout symbolique. "Honnêtement, cette décision, je m’en tape", a coupé court Thierry Champion, son entraîneur depuis quelques jours. "Nous avec Benoît, on s’entraîne. Bien sûr qu’on on en a parlé, mais on parle surtout de son jeu et de la manière de progresser ensemble. Les critiques, personne ne peut y être insensible. Moralement, il est touché, forcément. Mais c’est du passé, il a fait appel à moi pour trouver des solutions, on se tourne vers ce qui est devant nous". Car au-delà de cette déroute morale et structurelle du tennis français, il s’agit aussi de rectifier le tir sur les courts, avec des résultats un peu plus réjouissants qu’à Rio. Ce serait déjà un bon début.