Hors d'atteinte en Ligue 1 avec 17 points d'avance sur son dauphin lillois et en ballottage favorable en Ligue des champions avant le match retour face à Manchester United (2-0), le Paris Saint-Germain négocie plutôt bien l'hiver 2019, le premier de Thomas Tuchel sur le banc du PSG. Pour le lancement de l'émission mensuelle Le Studio des légendes sur notre antenne, dimanche de 20h à 21h, Guy Roux, Charles Villeneuve, Charles Biétry, Dominique Grimault et Jean-Claude Perrin ont débattu du cas de l'entraîneur allemand autour de Lionel Rosso.
Un "énorme séducteur" avec "beaucoup de charisme". Le premier satisfecit accordé à l'ancien coach du Borussia Dortmund relève de la communication : "C’est un homme qui me semble crédible aux yeux du public, des supporters et surtout des joueurs. Il est sécurisant, il a beaucoup de charisme. C’est un atout considérable" pour le club, estime Dominique Grimault à son propos. "C’est un énorme séducteur", relaie Charles Biétry. Et les spécialistes d'évoquer ses conférences de presse rapidement tenues en français. "C'est essentiel", appuie Guy Roux.
Du mieux chez certains joueurs. Le mythique entraîneur de l'AJ Auxerre voit par ailleurs en Thomas Tuchel, 45 ans, un "bon psychologue" avec ses joueurs. Et c'est là que l'Allemand sera jugé : à l'aune des performances du collectif parisien sur le terrain, et plus particulièrement en Ligue des champions, objectif principal du PSG. Pour l'instant, le jeu a séduit et les hommes ont tenu leur rang. Voire mieux, selon nos légendes : "Thomas Tuchel sait faire progresser ses joueurs, il a fait grandir Marquinhos et il fait aussi progresser Marco Verratti", considère Dominique Grimault. "Il n’a pas fait de fautes et a apporté une stabilité dans certains secteurs, mais il n’a rien inventé", pointe Jean-Claude Perrin.
Trop tôt pour juger ? Pour autant, "il n’a pas encore une pression énorme" sur ses épaules, tempère Charles Villeneuve, alors que Charles Biétry affirme qu'"il est trop tôt pour le juger" et qu'il faudrait "attendre trois ou quatre saisons" afin de savoir où il se place dans l'histoire du club. "Ce qu’il faut voir, c’est comment il va réagir quand les résultats seront difficiles", prévient Jean-Claude Perrin. Une situation que Thomas Tuchel n'a pas vraiment connu depuis son arrivée, avec un bilan provisoire de 31 victoires, quatre nuls et trois défaites contre Liverpool, Guingamp et Lyon.
" Ce n’est pas une bonne décision de faire jouer ses gardiens en alternance "
Mais l'heure n'est pas encore aux livres d'histoire : Thomas Tuchel a de nombreux chantiers devant lui, à commencer par le poste de gardien de but, aujourd'hui disputé entre le vétéran Gianluigi Buffon et le jeune Alphonse Aréola. "Ce n’est pas une bonne décision de faire jouer ses gardiens en alternance", tranche Dominique Grimault.
"J'ai mauvaise conscience parce que normalement ce n’est pas la meilleure façon pour avoir la meilleure performance du gardien. (…) On peut faire comme ça cette saison, et après on va réfléchir", a d'ailleurs reconnu le coach parisien avant le récital de son équipe face à Montpellier, mercredi (5-1).
En cas de désaccord, "c'est un homme qui s'en va". Autre difficulté, sa relation réputée orageuse avec le directeur sportif Antero Henrique, dont le comportement lors du dernier mercato aurait fortement irrité l'Allemand. "Quand il n’est pas d’accord, c'est un homme qui s’en va du club", rappelle Charles Villeneuve. En mai 2017, après deux ans à la tête du Borussia Dortmund, il avait quitté le club sur fond de désaccords tenaces avec sa direction. Cette fois-ci, la pression est encore plus grande sur ses épaules.