Le Stade Français revient en pleine lumière. Après des années de disette, le club parisien a remporté son 14e titre de champion de France grâce à sa victoire sur Clermont (12-6), samedi soir au stade de France. Le Stade Français a construit son succès sur une meilleure adresse face aux poteaux, dans une finale fermée et extrêmement rugueuse. Les Clermontois, eux, ont buté pour la onzième fois de leur histoire sur la dernière marche du championnat, confirmant leur statut d'équipe maudite du rugby français. Un mois après s'être incliné en finale de la Coupe d'Europe, face à Toulon, les Auvergnats ont, une nouvelle fois, regardé leurs adversaires soulever le Bouclier de Brennus.
Une finale sans essai. Cette finale, tendue durant 80 minutes, n'a pas accouché d'un festival offensif. Le Stade Français, qui avait balayé le Racing Métro (38-15) en barrages puis Toulon en demi-finale (33-16), n'a jamais réussi à emballer une rencontre marquée par des contacts extrêmement rugueux. Si aucun essai n'a été inscrit, le suspense aura été haletant de bout en bout, le succès des Parisiens n'étant assuré qu'à la dernière minute du match, sur une pénalité de Morné Steyn (12-6).
Les Parisiens plus réalistes. Car c'est bien au pied que le Stade Français a construit sa victoire. En effet, les Parisiens se sont montrés nettement plus réalistes face aux poteaux que les Clermontois en première mi-temps. L'ouvreur Morné Steyn a réussi trois pénalités (14e, 21e, 27e), pendant que Morgan Parra laissait échapper 6 points en route. Camille Lopez, son coéquipier clermontois, a pris le relais et a passé sa tentative en fin de première période pour inscrire les premiers points auvergnats (9-3). Brock James, entré en jeu peu après la reprise de la deuxième mi-temps, a redonné espoir au peuple jaune à l'heure de jeu (9-6), avant de rater la pénalité de l'égalisation à la 70e minute. Avec neuf points abandonnés face aux poteaux, les Clermontois ne pouvaient pas espérer mieux.
Le Stade Français, huit ans après. L'imprécision auvergnate a fait le bonheur du Stade Français, qui attendait de soulever le Bouclier de Brennus depuis huit ans, année de leur dernier succès face, déjà, à Clermont. Les Parisiens, menacés de faillite en 2011, reviennent spectaculairement au premier plan grâce à leur jeune garde incarnée par Jules Plisson, Alexandre Flanquart ou encore Rabah Slimani. Thomas Savare, le président du Stade Français qui a injecté près de 30 millions d'euros en quatre ans, a réussi son improbable pari de replacer le club parisien au sommet du rugby français.
Clermont, le maudit. Pour Clermont, cette nouvelle défaite en finale, la onzième en douze apparitions à ce stade la compétition, jette sa fidèle "Yellow Army" dans une profonde détresse. Un mois après avoir perdu une autre finale, celle de Coupe d’Europe face à Toulon, l'ASM confirme son incroyable malédiction. Les supporters clermontois, présents en masse au stade de France et rassemblés par milliers sur la place de Jaude, vont une nouvelle vivre un été difficile.