Evénement médiatique autant que sportif, le Tour de France se retrouve parfois otage de l'actualité économique et sociale. Depuis quelques jours, c'est sa caravane qui est concernée. Vendredi, Cochonou avait décidé de laisser au garage ses populaires 2 CV à carreaux rouges et blancs par crainte d'actions des éleveurs. Cette décision avait été prise par le groupe par peur de nouveaux incidents avec les agriculteurs, après ceux survenus en Picardie lors de la 6e étape, jeudi, entre Abbeville et Le Havre.
Samedi, ce sont les véhicules Carrefour qui n'ont pas pu emprunter la route menant de Rennes à Mûr-de-Bretagne, pour la 8e étape. Vers 5h du matin, un groupe d'agriculteurs a en effet bloqué les camions du géant de la grande distribution, stationnés pour la nuit à Lohéac, une localité à une trentaine de kilomètres de Rennes. Le blocage, à l'aide de tracteurs notamment, se poursuivait en fin de matinée. "Partagez vos marges, sauvez l'élevage", proclamait une pancarte des éleveurs à l'adresse de l'enseigne.
"Cochonou abuse les consommateurs", selon la FRSEA Bretagne. Concernant Cochonou, la Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles (FRSEA) Bretagne a accusé le groupe "d'abuser les consommateurs" sur l'origine de la viande de ses produits. Le syndicat agricole considère que "la présence de Cochonou sur le Tour de France est ressentie comme une énième provocation envers les producteurs agricoles". Le groupe Cochonou, tout en affirmant "comprendre les difficultés de la filière porcine" a regretté pour sa part, dans un communiqué, "ce genre d'actions, n'ayant pas leur place lors d'événements où le sport et la convivialité sont à l'honneur".
Par ailleurs, en dehors de la route du Tour, les agriculteurs bretons ont poursuivi ce samedi leurs actions visant la grande distribution et les coopératives. A Châteaulin, dans le Finistère, environ 25 agriculteurs bloquaient depuis 8h00 samedi matin, à l'aide d'une douzaine de tracteurs, tous les accès d'un supermarché Leclerc devant lequel ils ont déversé des monceaux de gravats, de pneus et de déchets divers. La nuit précédente à Vitré, en Ille-et-Vilaine, c'est la coopérative laitière Lactalis qui avait été la cible de la colère des producteurs.
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Tour de France 2015 : que gagne-t-on à être...par Europe1fr