A chaque départ du Tour, c’est la même chose : la France se prend à rêver qu’enfin l’un des siens succède à Bernard Hinault, dernier vainqueur tricolore de la Grande Boucle, en 1985. En 2019, Romain Bardet et Thibaut Pinot sont les deux cyclistes les plus cités parmi les candidats à la succession du "Blaireau". Mais d’autres sont capables de faire briller les couleurs tricolores pendant les trois semaines de courses, qu'il s'agisse du n°1 mondial Julian Alaphilippe, du tout récent champion de France Warren Barguil ou de l'espoir David Gaudu.
1. Romain Bardet, la meilleure chance française
Cette année, Romain Bardet (AG2R-La Mondiale) est servi avec un copieux programme montagneux, des contres-la-montres réduits à une portion congrue mais aussi une étape qui s’achève le jour de la Fête nationale, à Brioude (Haute-Loire) où il réside. Dixième du dernier Dauphiné, sorte de répétition générale du Tour, où il y a montré de belles dispositions, le Français est parti direction le mont Ventoux pour les dernières reconnaissances avant le grand départ de Bruxelles. Sixième de la dernière édition, le coureur de 28 ans va tenter d’entamer au mieux la première semaine qui lui avait causé beaucoup de soucis mécaniques (Mûr de Bretagne, crevaisons multiples lors de l’étape des pavés) en 2018. Avec l’absence de Pierre Latour (Maillot blanc l’an dernier), à court de forme, Romain Bardet perd bien plus qu'un équipier. Pour le remplacer sur cette édition, l'équipe AG2R a fait appel à un autre grimpeur : le Français Alexis Vuillermoz, vainqueur d'étape en 2015 à Mûr-de-Bretagne et 13ème de l'édition 2017.
2. Thibaut Pinot, le reTour
Absent l’an dernier, Thibault Pinot (Groupama-FDJ) revient sur le Tour de France avec une équipe entièrement à son service. Riches en courses italiennes, les deux dernières saisons du Franc-Comtois de 29 ans ont apporté leur lot de frustrations, le podium du Giro étant manqué à chaque fois de peu. Mais tout ça a été balayé par sa victoire splendide sur le Tour de Lombardie, qui lui a permis d'être sacré Vélo d'Or français 2018 sur le fil devant Julian Alaphilippe. Pinot a semble-t-il franchi des caps physique et psychologique et va les passer au révélateur du Tour de France, où il s'est déjà mis en évidence (vainqueur à Porrentruy en 2012, 3e du général en 2014) avant de connaître plusieurs désillusions. Pour le placer dans les meilleures conditions, le cinquième du Dauphiné pourra compter sur une solide garde rapprochée. Fidèle équipier depuis quatre saisons, Sébastien Reichenbach l'accompagnera dans les étapes de haute montagne tout comme Rudy Molard et le jeune grimpeur David Gaudu (22 ans).
3. Julian Alaphilippe, l'ogre du printemps
C'est en n°1 mondial que débarque Julian Alaphilippe (Deceuninck-QuickStep) au départ de Bruxelles. Vainqueur de Milan-San Remo, la Flèche Wallonne, et meilleur grimpeur du dernier Dauphiné, le Saint-Amandois arrive avec le plein de confiance. Le cycliste de 27 ans devrait être l’animateur de cette Grande Boucle, d’autant que le parcours 2019 pourrait convenir parfaitement à ses qualités de puncheur intraitable, même si son profil ne correspond pas à un futur vainqueur du général. Plus que le Maillot jaune, qu'il pourrait éventuellement tenter de porter les premiers jours de course, Julian Alaphilippe devrait se focaliser sur le Maillot à pois, qu'il était parvenu à ramener sur les Champs-Élysées l'année dernière.
4. Warren Barguil, le bleu-blanc-rouge avant les pois ?
Warren Barguil (Arkéa-Samsic), sacré champion de France de cyclisme sur route dimanche 30 juin, va mener l’équipe Arkéa-Samsic. Le Breton sera notamment entouré d’Elie Gesbert pour tenter de figurer aussi bien qu'en 2017, année où il avait conclu le Tour à Paris avec deux victoires d'étapes et le classement de la montagne. Comme le poids du leadership était trop important pour le grimpeur breton, le manager Emmanuel Hubert a recruté un poids lourd du sprint en la personne du vétéran allemand André Greipel (11 victoires d'étape sur le Tour, 7 au Giro et 4 à la Vuelta) afin de répartir la pression entre les deux têtes d'affiche. Warren Barguil aura à cœur après une saison et demie en dents de scie de briller sur la route du Tour.
5. David Gaudu, le jeune loup
À 22 ans, le grimpeur-puncheur de l’équipe Groupama-FDJ est la révélation française du printemps. Après une 6ème place lors de Liège-Bastogne-Liège, il a obtenu la 5ème place du réputé Tour de Romandie, ponctué d'une splendide victoire d’étape.
Ancien vainqueur du Tour de l'Avenir, le puncheur français a disputé son premier grand Tour en 2018, finissant 4ème au classement du meilleur jeune sur la Grande Boucle. La nouvelle pépite française tentera de lutter les yeux dans les yeux avec les meilleurs pour soutenir au mieux son leader Thibaut Pinot tout en visant, pourquoi pas, une victoire d’étape ou le Maillot blanc.