«Tout est multiplié par 50 ou 100» : ambiances incandescentes, «Lebrun Mania»... Le tennis de table poursuit sa mue

À l’occasion des 95èmes championnats de France disputés ce week-end à Levallois, le tennis de table tricolore a pu constater que la ferveur olympique était tout sauf retombée. Portée par les performances des frères Lebrun, la Fédération française souhaite désormais continuer de développer l’image du "ping" dans l'Hexagone.
Pour la première fois depuis 29 ans, la folie pongiste a regagné l'Île-de-France. À l’époque, Jean-Philippe Gatien s'offrait un nouveau sacre sur la scène nationale, quand Patrick Chila et Christophe Legoût s’emparaient de l’or en double. Dans les mêmes coursives du Palais des Sports Marcel-Cerdan à Levallois-Perret, ce sont cette fois les frères Lebrun, neveux de ce dernier, qui ont tout raflé, vainqueurs aussi bien des titres mis en jeu que de l’applaudimètre.
Le tout dans une ferveur qui a dépassé ce que les acteurs de la discipline auraient pu imaginer il y a quelques années. "C’est le jour et la nuit. Tout est multiplié par 50 ou 100 par rapport à ce qu’on a vécu nous", certifie Christophe Legoût, 13 fois champion de France dont 10 en double, au micro d’Europe 1.
“Des pancartes pour essayer d’acheter des places, comme à Roland-Garros”
Avec une salle de 2850 places à guichets fermés samedi et dimanche, le tennis de table a continué d’entretenir sa très bonne dynamique post-JO, sous l’égide des frères Lebrun. "Depuis les Jeux, on a constaté une augmentation du nombre de licenciés de 23%. On est la fédération avec la croissance la plus forte", assure le président de la Fédération française, Gilles Erb.
Nombreux sont ceux s’accordant à dire que l’événement a pris une tout autre dimension depuis l’édition précédente disputée à Montpellier, ville de naissance des frangins. "Le matin, avant même l’ouverture des portes, il y avait des pancartes pour essayer d’acheter des places, comme à Roland-Garros", témoigne Christophe Legoût, également directeur de la compétition. Consciente des enjeux et désireuse de se mettre au niveau de ses égéries, la Fédération française a investi deux fois plus de moyens pour ce week-end par rapport à la précédente édition.
Elle s’est aussi mise à aider financièrement des groupes de supporters, tombés sous le charme des deux frères, et ambassadeurs de cette véritable "Lebrun mania". Impossible d’ailleurs de passer à côté du "CUL" (Collectif Ultras Lebrun) dans les allées levalloisiennes, déjà présent à Montpellier pour leur dernier match de Ligue des champions et n’hésitant jamais à donner de la voix entre les points.
Surfer sur la vague
Le rendu global semble réussi, Alexis n’ayant pas hésité, dès la première journée de compétition vendredi, à qualifier le Palais des Sports Marcel-Cerdan de "petit chaudron". "L’ambiance est différente de ce qu’on peut retrouver ailleurs. En Chine par exemple, il y a beaucoup plus de monde, mais cela fait moins de bruit. [...] En France, c’est un peu plus le bordel", sourit de son côté Félix. Une atmosphère qui a atteint, de très loin, son pic lors de la finale entre les deux hommes dimanche, portant l’adrénaline en même temps que leur niveau respectif au plus haut.
"Alexis et Félix Lebrun sont des ambassadeurs extraordinaires pour notre sport. Ils ont un charisme et une personnalité qui font que tout le monde a envie de les voir. Ce sont des accélérateurs de notoriété", affirme Gilles Erb à Europe 1, qui souhaite désormais s’appuyer sur cette dynamique pour continuer de développer "le produit", comprenez la vitrine tennis de table, de manière à générer de plus amples recettes et rendre la discipline toujours plus attractive.
Pour cela, ce dernier a quelques idées, comme mener avec le Crédit mutuel, nouveau partenaire de la FFTT pour les quatre prochaines années, une politique d’aide aux clubs, ou encore effectuer un tour de France des régions pour renforcer l'identité des territoires. Avec la perspective de mieux "imaginer le ping de demain".