"Je m'imaginais devant ces gradins remplis de Français à chanter la Marseillaise...". Tessa Worley, sortie de la piste alors qu'elle jouait le titre du géant des Mondiaux de ski alpin de Méribel, est passée tout proche de réussir son dernier grand défi. "Je ressens de la déception... Ça s'arrête hyper brutalement, là, à rien du tout du public. J'avais à cœur de passer cette ligne en ayant tout donné et d'être fière de moi. C'est le cas, mais ça s'est arrêté trop vite", rapporte Tessa Worley.
L'émotion dans la voix, Tessa Worley a commenté en zone mixte sa cruelle fin de course, une faute et une glissade sur le dos à quelques portes de l'arrivée d'une course qu'elle s'est vue gagner. Déjà double championne du monde de géant (2013 et 2017), victorieuse à seize reprises dans le circuit mondial en près de quinze ans de carrière, Tessa Worley (33 ans) avait fait de ces Mondiaux français et de sa course fétiche son dernier grand objectif.
"Je l'ai touché du doigt"
Pas montée une seule fois sur le podium cet hiver, elle avait su se mettre au niveau de l'événement avec un style et une agressivité retrouvés pour réussir le deuxième temps de la première manche, juste derrière l'Américaine Mikaela Shiffrin, finalement sacrée dans la foulée de sa chute.
"J'ai vraiment essayé à fond, pour jouer la victoire, malheureusement ça ne le fait pas aujourd'hui. Je m'imaginais devant ces gradins remplis de Français pour chanter la Marseillaise", explique Tessa Worley qui poursuit : "Mais ce n'est pas comme ça que la journée est écrite. L'idée était d'aller chercher quelque chose de grand, je l'ai touché du doigt. Je savais que le dernier mur était important. Je me suis mobilisée sur le haut du mur, j'ai poussé, lâché mes skis, mais ça m'a 'chopé' la chaussure, je n'ai rien pu faire, je n'ai pas eu le temps de réagir".
>> À LIRE ÉGALEMENT - Mondiaux de ski alpin : Tviberg et Schmid titrés en parallèle, déception pour les Français
"Une fille hyper bien entraînée"
"Elle nous a fait vibrer. Elle n'a rien à se reprocher, elle a fait tout ce qu'il fallait pour vivre la journée à fond, mais notre sport est comme ça, il bascule pour rien du tout", salue le directeur de l'équipe de France féminine Lionel Pellicier, auparavant entraîneur de Worley. "Elle a toujours été au rendez-vous, toujours avec le sourire, c'est une fille hyper bien entraînée, respectueuse, travailleuse, avec la joie de vivre, c'est une grande dame du ski, une énorme championne", ajoute-t-il la voix tremblante d'émotion.