"C'est une question qui me touche personnellement parce qu'on a tout essayé", souffle Sepp Blatter. Dans une interview exclusive accordée à Europe 1, l'ancien dirigeant de la Fifa donne son point de vue sur les violences dans les stades de football, qui ont semé le trouble à plusieurs reprises cette saison dans le championnat de France. "Il y a de la violence qui est de nouveau entrée dans les stades. On a pris des décisions très fortes, mais on ne les applique pas", regrette-t-il dans l'émission Europe 1 Sport.
Les matches sans spectateur "ne servent à rien"
Si pour Sepp Blatter, "la responsabilité appartient toujours à l'organisateur du match, de la ligue ou la fédération qui organise (la compétition)", il faut "sévir" quand il y a des débordements. Et l'ancien président de la Fifa de balayer les mesures de huis clos décidées pour un ou deux matches, ou les amendes pécuniaires, qui "ne servent à rien".
"Il n'y a qu'une seule solution", enchaîne Sepp Blatter, "c'est d'abandonner ou de réduire un certain nombre de points quand un club est responsable de sa sécurité, ou de l'éliminer directement dans une compétition de Coupe". Cette dernière sanction avait d'ailleurs été prise à l'encontre de l'Olympique lyonnais et du Paris FC après des violences survenues en tribune lors du 32e de finale de la Coupe de France, fin décembre 2021.
Rendre le club responsable de ses supporters
Pour les rencontres de championnat, Sepp Blatter met également en avant la sanction sportive. "Il faut au moins retirer six ou neuf points" au club concerné, affirme l'ancien dirigeant suisse. "Je vous assure que si on commence avec ça, les gens dans les stades comprendront", ajoute-t-il, pointant un monde "fou, méchant". Pour avoir "de l'ordre dans un match de football", le club, qui est l'organisateur, "doit être conscient de ça et sévir ensuite", poursuit l'ex-homme d'affaires.
Et Sepp Blatter d'appuyer : "Cela ne sert à rien de dire que les trois prochains matches d'un club se joueront sans spectateur". "Si on enlève neuf points, et si on regarde le classement, là le club verra le problème, et les autres (clubs) y penseront, mais on ne le fait pas", conclut l'ancien président de la Fifa.