Virimi Vakatawa célèbrera samedi sa première sélection avec le XV de France, face à l’Italie. Pourtant, le maillot bleu, ce puissant ailier fidjien le connaît. En effet, il fait depuis presque deux ans les beaux jours des Tricolores en rugby à VII, cette discipline du monde de l’Ovalie encore méconnue, inscrite au programme des prochains Jeux olympiques de Rio. "Je n’ai pas de mot après l’annonce de l’équipe (jeudi) matin", a réagi Vakatawa, 23 ans, sur Instagram, après avoir appris sa titularisation par le nouveau sélectionneur, Guy Novès. "Ce fut la plus belle journée depuis la première fois que je suis arrivé dans ce beau pays."
Lost off words after the announcement of the team this morning.Its… https://t.co/wRvRZ73592
— Virimi Vakatawa (@vvakatawa) 4 Février 2016
Du XV au VII, puis du VII au XV. C’est en 2010 que ce beau bébé fidjien (1,85m, 98 kg), débarque dans notre "beau pays". A 18 ans, il intègre le centre de formation du Racing 92. Avec le maillot ciel et blanc, il réalise une solide saison 2011-2012 et fait déjà montre de belles qualités offensives, comme face à Castres en octobre 2011, à 19 ans seulement :
Mais les saisons suivantes, le temps de jeu de Vakatawa s’étiole. Alors quand le staff du VII de France l’invite, au début de l’année, à rejoindre l’équipe, le joueur n’hésite pas longtemps. Dans cette discipline disputée à 14 au lieu de 30 joueurs sur un terrain aux dimensions classiques, ses qualités ne tardent pas à exploser aux yeux des spécialistes. Capable d’effacer d’un coup de rein l’adversaire, doté d’un raffut spectaculaire et d’une capacité à faire vivre le ballon avec plusieurs défenseurs sur le râble, l’ailier devient une des stars du VII.
Virimi Vakatawa fait des étincelles avec le VII de France :
En mai 2014, Virimi Vakatawa se voit offrir un contrat fédéral de deux ans, avec pour objectif de qualifier l’équipe de France de rugby à VII pour les Jeux de Rio. Au terme d’un long processus, la mission accomplie en juillet 2015. Parallèlement, l’ailier fidjien obtient la nationalité française ce qui le rend sélectionnable à 15.
La Marseillaise "à fond" dans son autoradio. De son côté, le XV de France n’a jamais perdu de vue Vakatawa. Philippe Saint-André, le prédécesseur de Guy Novès, l'avait appelé dès novembre 2014 pour participer à des entraînements, mais sans lui donner sa chance. A l’arrivée du nouveau sélectionneur, le Franco-Fidjien figure d’emblée sur la liste des joueurs appelés pour le premier stage à Marcoussis, le centre d’entraînement national du rugby français. Ce lieu, le joueur le connaît bien, puisqu’il sert aussi de base au rugby à VII tricolore. Le joueur lui-même a d’ailleurs toujours eu à l’esprit qu’il pourrait un jour devenir membre du XV tricolore, puisqu’il écoutait, tous les matins, La Marseillaise "à fond" sur son autoradio pour en apprendre les paroles. Juste au cas où. Samedi au stade de France, il pourra montrer ses progrès en la matière.
Un doute en défense. Malgré tout, des interrogations demeurent autour de son jeu. Car Virimi Vakatawa a disputé son dernier match à 15 en décembre 2013. Si son apport offensif potentiel sur la pelouse ne fait guère débat, sa capacité à défendre interroge. "S’il est en difficulté quelque part, ce sera dans toutes les tâches ingrates du poste d’ailier, dont la gestion du champ profond et le repli défensif", estimait jeudi dans L’Equipe Franck Corrihons, ancien joueur du Grenoble et du VII de France. "Un ailier à 7 est davantage en contrôle, il ne se jette pas en défense. A 15, on est davantage dans la défense homme à homme en bout de ligne", abondait Julien Jané, lui-même passé du 7 au 15, toujours dans L’Equipe. "Il ya aussi une couverture à assurer dans le troisième rideau pour le jeu au pied adverse qui n’existe pas à 7".
Les Italiens ne se priveront sans doute pas de tester Vakatawa. Si bien que l’ailier des Bleus devrait être l’un des joueurs les plus en vue du match samedi. En espérant pour le XV de France que ce soit aussi, et surtout, pour ses fulgurances offensives.