Au début de la carrière de Yannick Noah, derrière le champion en devenir qu'il était, il y avait un jeune homme à la recherche d'objectifs qui se trouvaient... en dehors des courts de tennis. "Ma première motivation à l'époque, c'était quoi ? Ils me bizutent, je vais les n*****", dit-il d'abord en référence à ses camarades de pension qui l'avaient accueilli fraîchement en Tennis-Etudes à Nice. Yannick Noah a alors 12 ans. Puis vient très vite le temps des premières amours. "Je suis timide à mourir parce que je n'ai pas de fringues, mes parents n'avaient pas de moyens. Mais je me dis, quand je vais être bon, peut-être qu'un jour cette petite Sylvie va me voir...", confie-t-il dans un podcast exceptionnel intitulé Yannick Noah, entre vous et moi.
"Un jour, elle a accepté de jouer un double mixte avec moi. Elle était contente, elle jouait pas mal. Pour elle, c'était bien, et moi, je jouais avec la plus belle 'pépète' du club. C'était ma motivation à moi", poursuit Yannick Noah, au micro de Jacques Vendroux
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En plus des filles, Yannick Noah révèle, au micro de Jacques Vendroux, qu'il était aussi très intéressé par les voitures quand il a commencé à gagner de l'argent sur le circuit professionnel. "À 18 ans, mon permis ! Il faut que je gagne des matches pour me payer la p***** de bagnole ! Que je prenne mon petit studio rue Poussin, mais après il y a eu le duplex, et ensuite la bagnole, l'Autobianchi Abarth, avec les jantes alu, l'autoradio", énumère-t-il, avec le sourire.
"La belle bagnole, c'est l'aspirateur à gonzesses !"
Le jeune Yannick Noah gagne alors de plus en plus de matches, et par la même occasion, de plus en plus d'argent. Les envies en termes d'automobiles s'envolent : "Je voulais la petite BMW, mais là j'avais de quoi m'acheter la grosse BMW ! Je me prends l'A6 33, l'A6 35 Turbo, et ce n'est pas suffisant", relate l'ancien numéro 3 mondial, qui évoque la marque de voiture qu'il lui fallait absolument : la Ferrari. "J'ai 20 ans. La belle bagnole, c'est l'aspirateur à gonzesses !"
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Une motivation à l'époque aussi grande que le fait de briller devant ses proches : "Bien sûr, j'ai joué beaucoup pour que maman et papa regardent, pour que la petite me regarde... J'ai joué parce que je voulais que quand j'ai une bagnole, les nanas me regardent".
L'achat atypique d'une Ferrari rouge
Le jeune tennisman se rend alors à Bayonne pour disputer un tournoi, et passe devant un garage qui vend une Ferrari Targa rouge d'occasion, qui coûtait à l'époque 16.000 euros (Yannick Noah évoque bien un montant en euros, NDLR), une somme que l'on "ne gagnait pas aux championnats de France", se remémore l'ancien champion. Pour l'obtenir, il négocie avec le garagiste un paiement par traite : "Il me dit 'tu me donnes 500 euros pendant tant de temps, et tu as la bagnole'. Je lui dis 'ok, mais seulement si je gagne', 'je te la prête si tu veux'", lui répond alors le vendeur.
"Je gagne la demi-finale et je rentre à l'hôtel avec la bagnole, et le lendemain, (Thierry) Tulasne (ancien joueur de tennis français, NDLR), il était hors de question qu'il gagne le match donc je l'ai massacré 'Tutu', que j'aime", sourit Yannick Noah, qui repart alors avec le véhicule de ses rêves. "J'ai fait Bayonne-Paris pour pouvoir aller en boîte directe", souligne-t-il. Après une Aston Martin, et "d'autres bagnoles", Yannick Noah avoue qu'il est ensuite passé "à autre chose". L'amour du tennis, lui, a perduré, sans doute pour toujours.
Pour écouter en intégralité le récit intime et rare de Yannick Noah sur les moments les plus forts de sa vie, retrouvez le podcast "Yannick Noah, entre vous et moi" produit par Europe 1 Studio sur votre plateforme d’écoute préférée .