Le vrai du faux. Avis aux trolls, propagateurs d’intoxs, et autres rumeurs sur Internet : les réseaux sociaux pourraient prochainement être passés au crible par un détecteur de mensonge, a annoncé le 19 février la BBC. Un projet qui pourrait voir le jour dans 18 mois, et tester la véracité d’une publication en temps réel.
"Tout arrive tellement vite". L'idée est née dans la tête de chercheurs lors des émeutes de Londres, en 2011. “Certains pensaient que les réseaux sociaux auraient dû être fermés pour empêcher les émeutiers de les utiliser pour s’organiser”, explique l’universitaire en charge du projet, Kalina Bontcheva. “Mais les réseaux sociaux fournissent également des informations utiles”, ajoute-t-elle. Avant de poursuivre : “ le problème, c’est que tout arrive tellement vite que nous ne pouvons pas trier le vrai du faux”.
Quatre catégories de rumeurs. Pour tenter de résoudre le problème, le projet a prévu de classer les rumeurs en ligne en quatre catégories : la spéculation, la polémique, la fausse information diffusée involontairement , et la désinformation volontaire. Ce système, nommé Pheme en référence à la déesse grecque colporteuse de rumeurs, sera également en mesure, d’après la BBC, d’identifier si un compte a été crée dans le seul but de diffuser de fausses informations.
Quelques défauts. Une bonne idée, qui a pourtant certains biais, souligne The Guardian. Car les médias, qui seront classés par Pheme comme une source d’information fiable, ont parfois contribué à diffuser de fausses informations. “Et parfois, bien sûr, en dépit du fait qu’un rebelle solitaire soit dans le vrai, les autorités institutionnelles peuvent ne pas être d’accord (souvenez-vous de Galilée)”, ironise le journaliste du quotidien britannique.