L'info. C'est la fin d'une ère chez Microsoft. Steve Ballmer, président de l'entreprise, a annoncé vendredi qu'il prendrait sa retraite en 2014. "Il n'y a jamais de moment parfait pour ce type de transition, mais le moment est venu", a-t-il commenté dans un communiqué. Entré chez Microsoft en 1980 à la demande de Bill Gates, qu'il avait rencontré sur les bancs de Harvard, Ballmer a pris les rênes de la firme de Redmond en 2000. 13 ans plus tard, Microsoft n'est plus la firme toute-puissante qu'elle était et le prochain président de l'entreprise aura fort à faire pour la redresser.
Le virage du mobile. Cela restera dans les mémoires comme LE grand échec de Ballmer. Alors qu'en 2007, l'iPhone d'Apple a plongé l'univers des nouvelles technologies dans l'ère du mobile, Microsoft a mis plusieurs années à se rendre compte de ce virage et encore plus de temps à le prendre. Les premières versions de Windows mobile, lourdes et encombrantes, faisaient pâle figure face à la concurrence. Il aura fallu cinq ans à Microsoft pour mettre au point Windows Phone 8, un système d'exploitation capable de rivaliser avec la concurrence. Et celui-ci, lancé à l'automne 2012, n'a réussi selon le cabinet IDC qu'à capter 3,7 % du marché des smartphones, contre 79,3 % pour Android et 13,2 % pour iOS.
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Surface prend l'eau. Le constat est le même dans les tablettes : Après la sortie de l'iPad, en avril 2010, il aura fallu deux ans et demi à Microsoft pour mettre au point sa riposte, la tablette Surface. Et là encore, l'échec a été cuisant : au premier trimestre 2013, à peine un million de Surface ont trouvé preneur selon le cabinet IDC, un chiffre à rapporter aux 19,5 millions d'iPad écoulés. Pour réduire ses stocks, Microsoft a même dû annoncer une baisse du prix de sa tablette, de 100 dollars. Mécontents, certains actionnaires ont intenté un procès à l'entreprise, estimant qu'elle avait sous-estimé l'ampleur du désastre.
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Le PC faiblit. Ces échecs dans le mobile ne seraient rien si le marché du PC ne traversait pas une crise profonde. L'arrivée de tablettes et de téléphone capables d'accéder à Internet dans tous les foyers a rendu moins indispensable l'ordinateur personnel. Selon le cabinet Gartner, les ventes de PC se sont effondrées de près de 11 % sur un an. Or c'est encore sur ce marché que Microsoft réalise une grande part de son chiffre d'affaires, grâce à Windows : sur l'année fiscale 2012/2013, le système d'exploitation a rapporté 19,2 milliards de dollars (14,3 milliards d'euros).
Là encore, la dernière version du logiciel, baptisée Windows 8, n'a pas réussi à redonner aux particuliers l'envie d'acheter un ordinateur. La faute à des changements radicaux dans la présentation du logiciel, conçu pour fonctionner sur un ordinateur à écran tactile et donc peu adapté aux machines actuelles. A tel point que la prochaine mise à jour devrait faire machine arrière.
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Qui pour remplacer Ballmer ? Autant de défis à relever pour Microsoft, qui peut toutefois compter sur la solidité de ses branches business et serveurs, qui lui rapportent encore plus de la moitié de son chiffre d'affaires, ainsi que sur les bonnes performances de sa console Xbox 360. Mais beaucoup d'observateurs se demandent s'il existe une personne capable de rendre à la firme de Redmond sa gloire passée. "Cela va être très difficile de trouver quelqu'un capable de redresser Microsoft", avertit Roger Kay, analyste chez Endpoint Technologies. Réponse d'ici un an.
Steve Ballmer, souvent présenté comme l' "anti Bill Gates", était aussi connu pour son enthousiasme lors des présentations de produits de son entreprise :