La situation revenait peu à la normale jeudi matin sur Facebook, Instagram et Whatsapp. Les trois applications ont été affectées par une panne géante de serveurs qui avait commencé mercredi en fin d'après-midi en France, privant d'accès totalement ou partiellement de nombreux utilisateurs dans le monde.
Plus de douze heures de panne. Les premiers bugs ont été signalés par des utilisateurs aux alentours de 17h : impossible de se connecter à son compte Facebook, de télécharger des photos ou même d'envoyer des messages. Résultat, en quelques minutes le hashtag #FacebookDown (Facebook planté) était partout sur… Twitter, qui, lui, marchait parfaitement. Rapidement, il est apparu que la panne affectait également Whatsapp et Instagram, qui appartiennent à Facebook et ont aussi connu des bugs (comptes inaccessibles, photos qui ne partent pas…).
Le site DownDetector, qui recense les pannes sur Internet, a comptabilisé des dizaines de milliers de signalements d'utilisateurs par minute entre 17h et 19h ! De quoi dresser une carte de la panne : Australie, Afrique du Sud, Inde, Brésil, Mexique, Canada, États-Unis, Japon… le monde entier est touché. En Europe, les difficultés étaient particulièrement importantes dans les régions de Paris, Londres, Berlin ainsi qu'aux Pays-Bas et en Italie. Jeudi matin, des ralentissements étaient encore observés ici et là, sur Facebook notamment. Peu avant 6h, Instagram a annoncé sur son compte Twitter être de nouveau opérationnel.
Anddddd... we're back. pic.twitter.com/5E8UdlcsPJ
— Instagram (@instagram) 14 mars 2019
Pas de détails sur l'origine de la panne. En revanche, la communication de Facebook a été pour le moins laconique pendant la panne. Vers 20h, heure française, le réseau social avait simplement tweeté être "au courant" du fait que "certains utilisateurs" rencontraient "des problèmes" et promettait de les résoudre "le plus vite possible", sans dire d'où venait la panne. Facebook a juste précisé que la panne n'est pas la conséquence d'une attaque par déni de service (DDoS). C'est un type de cyberattaque très répandu qui consiste à utiliser des ordinateurs virtuels pour saturer de requêtes les serveurs d'un site.
We're focused on working to resolve the issue as soon as possible, but can confirm that the issue is not related to a DDoS attack.
— Facebook (@facebook) 13 mars 2019
Image écornée et conséquences à tirer. Pour les utilisateurs, cette panne, qui pourrait être la plus longue de l'histoire de Facebook, est sans conséquence au-delà de la gêne occasionnée. Sur Twitter, un utilisateur affirmait que "tout ce que détient Facebook tombe en panne". Beaucoup ne cachaient pas leur exaspération et enjoignaient le réseau social, parfois en termes orduriers, à régler le problème au plus vite. Sur un ton plus léger, certains s'amusaient de leur propre dépendance au réseau social, un usager disant "s'ennuyer au travail" à cause de la panne, un autre expliquant avoir du coup passé du temps avec sa famille.
L'image de Facebook est donc une nouvelle fois écornée. Surtout, le réseau social de Mark Zuckerberg va devoir tirer les conséquences de cette affaire. Ce n'est pas la première fois que ce genre de panne arrive. En novembre, il y avait déjà eu des ralentissements sur Facebook et Instagram. Les raisons peuvent être multiples, à commencer par la saturation naturelle. Facebook, Messenger, Instagram et Whatsapp c'est tout de même près de quatre milliards d'utilisateurs cumulés. Forcément ça met les serveurs à rude épreuve. Mais ça ne va pas aller en s'arrangeant…
Enquête sur la gestion des données personnelles
Cette panne intervenait alors que, selon le New York Times, les investigations autour de la gestion par Facebook des données personnelles de ses usagers s'intensifiaient, avec une enquête pénale ouverte par des procureurs fédéraux à New York. Selon le quotidien, un grand jury à New York a exigé officiellement d'"au moins deux importants fabricants de smartphones" qu'ils fournissent leurs informations sur ce sujet, qui concerneraient des centaines de millions d'utilisateurs selon le NYT.
Facebook partage ou a partagé de nombreuses données personnelles avec des entreprises technologiques extérieures, dont les fabricants de smartphones par exemple, pour que ses services soient compatibles avec leurs systèmes d'exploitation ou diverses applications ou sites. Il le fait au travers de "partenariats" - dont beaucoup ne sont déjà plus actifs selon Facebook - signés avec ces groupes. La question est notamment de savoir si cela s'est fait de façon transparente pour les utilisateurs.