Répétition générale avant guerre des étoiles. Deux ans après avoir lancé la stratégie de défense spatiale de l'Hexagone, Emmanuel Macron découvrira vendredi matin à Toulouse le tout premier exercice du pays. Un entrainement à la fois stratégique et symbolique qui s'étalera sur cinq jours, pensé comme un concentré d'événements spatiaux articulés autour d'une crise entre trois pays fictifs. "On simule des risques et des menaces. Ces dernières années, l'espace s'est beaucoup transformé, avec des objets de plus en plus nombreux", explique Xavier Pasco, directeur de la fondation pour la recherche stratégique, invité d'Europe 1 vendredi matin.
Et si un Etat décidait de tirer une arme antisatellite ?
La soixantaine d'opérateurs présents seront saturés d'informations afin de tester leurs réactions. Si par exemple on découvrait un nouvel engin spatial inconnu jusque-là, comment déterminer sa provenance ? Et si un Etat décidait de tirer une arme antisatellite, provoquant une cascade de débris qui menacent les populations terrestres ? Il faudrait alors déclencher au plus vite les secours sur Terre, mais aussi préserver les satellites menacés en les changeant rapidement d'orbite.
Des incidents possibles et qui évoquent parfois des événements passés. Il y a quatre ans, un satellite espion russe s'était par exemple approché dangereusement d'un satellite militaire franco-italien de télécommunications. "En vous approchant d'un satellite comme celui-là, vous pouvez intercepter des données, des communications", souligne Xavier Pasco.
Démonstration de force dissuasive
Mais au-delà de l'exercice, cet événement représente surtout une démonstration de force dissuasive de la France, qui affiche une politique spatiale défensive. "Notre pays précise bien qu'il ne se prépare pas à mener des attaques, mais à s'en défendre", précise Xavier Pasco. La France montrera par ailleurs sa montée en puissance opérationnelle. Cinq milliards d'euros ont été investis pour renouveler ses capacités spatiales.