Miser sur le bien-être des salariés, c'est le pari des start-up de la "happy tech". Depuis quelques mois, elles sont de plus en plus nombreuses à développer des idées pour faciliter la vie en entreprises, limiter le stress, les dépressions ou encore réduire le nombre de burn-out. Toutes ces entreprises font le même constat : plus un salarié est heureux et épanoui dans son travail, plus il sera productif.
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Réunir les gens en fonction de leurs centres d’intérêt
La première start-up à s'être revendiquée happy tech est une jeune société parisienne, Comeet. "L'idée a commencé à émerger en 2016. Je me suis demandé comment est-ce que l'on pouvait apporter du bien-être grâce à la technologie", explique à Europe 1, Samuel Metias, fondateur de Comeet et créateur du label "Happy Tech". "83% des gens disent qu'ils ont besoin de se sentir bien avec les gens avec qui ils travaillent pour être heureux dans leur vie professionnelle. Si je m’entends bien avec mes collègues et mes managers, je peux travailler dans un garage et fonder une multinationale", poursuit-il, amusé. L'application se base donc sur un concept simple : pour créer du lien avec d'autres personnes, il faut multipliés les activités communes.
Pour regrouper les bonnes personnes, l'application utilise un système d'intelligence artificielle. "C'est peut-être la seule chose qui fait un peu peur aux gens, mais l'intelligence artificielle permet de réunir des gens qui ont les mêmes centres d'intérêt", précise Samuel Metias. Les utilisateurs, eux, ont simplement à donner les plages horaires sur lesquelles ils sont disponibles et à sélectionner l'activité parmi la dizaine proposée (déjeuner, boire un verre, faire du sport...). Depuis son lancement en janvier 2017, l'application a déjà séduit plusieurs grands groupes, dont Microsoft et Nexity. "Et nous sommes sur le point de signer avec quatre autres groupes du CAC 40", précise le fondateur.
Le secteur est tellement porteur que Samuel Metias et les autres fondateurs de Comeet ont lancé le label happy tech en partenariat avec la French Tech et avec le soutien de la ministre du Travail, Muriel Pénicaud. Parmi les start-up qui bénéficient de ce label, la start-up WorkWell propose elle aussi de faciliter les rencontres entre collègues en regroupant toutes les activités de l'entreprise. L'application, adaptée à chaque entreprise, permet aux salariés de proposer du covoiturage sur leur trajet domicile-travail, d'organiser des activités ou de partager les actualités de l'entreprise.
Un boîtier pour travailler dans le calme
Les start-up de la "happy tech" ne se limitent cependant pas à des applications. Au salon CES de Las Vegas en janvier dernier, la société Symbiot a présenté le Zocus, un petit boîtier que chaque salarié peut placer sur son bureau et qui rythme sa journée de travail. Celui qui se présente sous la forme d'un cube a été développé pour inciter l'utilisateur à faire des pauses régulièrement, mais aussi à plus se concentrer pendant ses phases de travail. Zocus peut par exemple désactiver les notifications du smartphone de son utilisateur lorsque celui travaille sur un dossier complexe. Une petite LED, présente sur le boîtier, change également de couleur en fonction de la disponibilité du salarié : vert s'il est possible de le déranger, rouge dans le cas contraire.
Comme les applications de la "happy tech", le fondateur de Symbiot promet que son nouvel outil permettra de "garantir une meilleure productivité des salariés" pour un coût réduit. Le Zocus doit en effet être commercialisé d'ici à la fin du mois de juin pour 99 euros par boîtier. Il sera proposé aux services de ressources humaines des entreprises.
Un casque déstressant
La start-up française myBrain Technologies pense avoir trouvé la solution. Avec son casque bardé de capteurs d’activité cérébrale, l'entreprise promet de lutter contre le stress. Baptisé Melomind et associé à une application pour smartphones, le casque permet de favoriser le mécanisme de relaxation et ainsi de détendre son utilisateur plus rapidement et plus fortement que s'il essayait simplement de penser à autre chose. Et si les co-fondateurs de l'entreprise se sont d'abord concentrés sur le bien-être au travail, ils ne comptent pas s'arrêter là. "A terme, notre technologie permet aussi de combattre les troubles de l’attention, l’hyperactivité ou les troubles du sommeil par exemple", explique Thibaud Dumas, co-fondateur de myBrain Technologies à Frenchweb.