Après un pic en 2015, le nombre de contenus illicites sur Internet dénoncés sur la plateforme Pharos du ministère de l'Intérieur a continué de baisser légèrement en 2017, avec 153.586 signalements, essentiellement pour des escroqueries.
Des signalements pour escroquerie essentiellement. Pharos avait enregistré 170.712 signalements en 2016, après un pic en 2015 à 188.000 signalements (contre 129.000 l'année précédente), essentiellement dû aux attentats qui ont frappé la France cette année-là. Sur ces 153.586 signalements, 51% concernaient des escroqueries, 13% des atteintes aux mineurs, 9% des discriminations et 4% avait un rapport avec le terrorisme.
"Les yeux et les oreilles du Net" mais pas "la police du web". Derrière le portail Pharos se cachent une vingtaine de policiers et gendarmes qui recueillent chaque jour les doléances des internautes, évaluant ensuite s'il s'agit d'infractions ou non. En revanche, ils ne traitent pas les urgences qui sont aussitôt répercutées sur le 17 (police-secours).
"Nous sommes un peu les yeux et les oreilles du Net", explique François-Xavier Masson, patron de l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC). "Mais nous recueillons des signalements, nous ne contrôlons pas Internet et ne sommes pas une police du web", précise-t-il. "C'est une plateforme qui marche, qui est bien installée dans le paysage français" et inspire également d'autres pays, a estimé François-Xavier Masson alors que s'ouvre mardi le Forum international de la cybersécurité à Lille.
Une nouvelle plateforme pour déposer plainte. Concernant les escroqueries, les autorités travaillent à une nouvelle plateforme de plainte en ligne, nommée Thésée (acronyme de Traitement harmonisé des enquêtes et signalements des e-escroqueries).
L'idée est de pouvoir porter plainte en ligne sans avoir à se déplacer au commissariat pour des infractions comme le piratage de messagerie, le chantage en ligne, le "rançongiciel" (logiciel de rançonnage ou "ransomware" en anglais) ou encore "les escroqueries à la romance".
Ce dernier phénomène est en extension, notamment via les sites de rencontres. Ayant engagé une relation virtuelle avec leur proie, les malfaiteurs leur réclament ensuite de l'argent. "C'est assez difficile pour les victimes d'expliquer de vive voix au commissariat" qu'elles se sont fait bernées par "amour", souligne François-Xavier Masson.