Un coup de génie. Il y a quelques semaines, Nintendo présentait Labo, "une nouvelle façon de jouer". Derrière ce nom, un jeu de construction en carton utilisable avec la dernière console de l'éditeur japonais, la Switch. Une fois monté, il permet de découvrir de nouvelles expériences. Une idée jamais exploitée par un grand constructeur de jeu vidéo qui montre bien le retour d'un Nintendo conquérant, après plusieurs années difficiles.
La Switch, un pari sur l'avenir
En deux ans, la situation de Nintendo a changé du tout au tout. Fin 2015, la firme japonaise accumule les mauvais résultats. Sa console actuelle, la Wii U, lancée en 2012, n'a jamais trouvé son public. Elle dépasse péniblement les dix millions d'exemplaires vendus quand la génération précédente, la célébrissime Wii, s'est, elle, écoulée à plus de 100 millions d'unités depuis 2006. Face à Nintendo, les deux autres constructeurs de consoles, semblent plus en forme que jamais. La PlayStation 4 de Sony séduit dès sa sortie un nombre important de joueurs grâce à son important catalogue de jeux. La Xbox One de Microsoft qui rencontre, elle, moins de succès se vend tout de même à plusieurs millions d'exemplaires.
Face à cette déconvenue, les éditeurs de jeux sont de moins en moins nombreux à proposer des jeux sur la Wii U signant du même coup la mort de la console, dont la production sera finalement arrêtée en janvier 2017, sans que la console n'ait dépassée les 15 millions de ventes. Résultat, le 20 octobre 2016 à 16 heures, tous les yeux sont tournés vers Nintendo qui publie la première vidéo montrant sa nouvelle console, la Switch. A l'époque, le concept est totalement novateur. Aucun constructeur ne s'était risqué à mixer console de salon et console portable. Trop risqué, juge certains. Pas en adéquation avec les attentes des joueurs, assurent d'autres.
De son côté, Nintendo, comme souvent mutique face aux critiques, déroule son plan. Le 13 janvier 2017, la marque donne enfin tous les détails sur sa console qui doit sortir deux mois plus tard. Fonctionnalités, prix, mais aussi jeux et accessoires... tout est présenté. Et le prix, au-dessus des rumeurs, à 299 dollars, contre 250 attendus, inquiète les analystes et l'action se déprécie (encore).
D'innovations en innovations
Le 1er mars à 15 heures, heure française, le premier verdict tombe. Plusieurs médias à travers le monde, dont Europe 1, ont pu tester la console durant près de deux semaines pour se faire un avis. Et le verdict est sans appel, Nintendo réussit là un coup de poker. "Une console séduisante et prometteuse", écrit Le Monde. "Nintendo réussit le pari de la console portable de salon", abonde Numerama. Les retours sont les mêmes dans la presse spécialisée. Et le résultat en magasin est tout aussi prometteur. La Switch a séduit 2,74 millions de joueurs lors du premier mois de sa commercialisation. Depuis, en neuf mois elle a dépassé la Wii U avec près de 15 millions d'exemplaires vendus.
Avec Labo, le constructeur poursuit sur sa lancé et propose de nouveau un format inédit. Avec cette solution, le joueur est amené à construire lui-même l'un des éléments central du jeu et à en devenir acteur, quand il se "contente" habituellement de jouer avec ce qui a été créé par les développeurs. Ces cartons peuvent aussi permettre aux parents de jouer avec leurs enfants afin de les aider à construire les accessoires. Enfin, Labo permet à Nintendo de proposer de nouveaux jeux sans le faire réellement. Etant impossible de sortir un nouveau Mario ou un nouveau Zelda chaque année, ces jeux de construction permettront de proposer de nouvelles expériences aux joueurs.
A partir du 20 avril, les différents packs de Labo seront donc commercialisés en France pour 64,99 et 74,99 euros en fonction du modèle choisi. Des tarifs élevés, comme c'est souvent le cas pour les accessoires de Nintendo, mais qui devraient tout de même permettre à la marque de séduire un nouveau public adepte du "Do it yourself" (faites-le vous-même, ndlr).