Facebook a annoncé vendredi avoir supprimé 82 pages, groupes et comptes douteux relevant d'une action "coordonnée" de manipulation politique venant d'Iran et visant les usagers aux États-Unis et au Royaume-Uni, mais sans "avoir trouvé" de lien avec le gouvernement de ce pays.
Ces pages, suivies par plus d'un million de personnes, et comptes supprimés montraient "un comportement illégitime et coordonné qui a pour origine l'Iran", a écrit le groupe vendredi, à dix jours des élections législatives américaines. Ces comptes se faisaient passer pour des citoyens américains ou britanniques pour influencer l'opinion de ces pays sur des sujets politiques, comme le racisme ou l'immigration. Certains comptes étaient liés à ceux déjà fermés en août par Facebook. Leur activité a été détectée par Facebook il y a une semaine. Une enquête est en cours et les détails sur ces comptes ont été communiqués aux gouvernements américains et britanniques ainsi qu’aux polices de ces pays.
"Compte tenu des élections, nous avons pris des mesures". "Malgré leurs tentatives pour cacher leurs vraies identités, un examen de ces comptes a montré que cette activité avait un lien avec l'Iran", a expliqué Nathaniel Gleicher, le chargé de la sécurité informatique chez Facebook, précisant que ses experts avaient détecté cette activité pour la première fois la semaine dernière. Toutefois, "nous n'avons pas trouvé de liens avec le gouvernement iranien, nous ne pouvons affirmer de façon certaine qui est responsable" de cette activité, a-t-il encore indiqué. "Compte tenu des élections, nous avons pris des mesures dès que notre enquête initiale a été terminée", dit-il encore, ajoutant avoir prévenu les autorités américaines et britanniques ainsi que la police américaine et le Congrès.
Un réseau social au cœur des critiques sur les manipulations de la campagne présidentielle américaine en 2016
Facebook est très critiqué pour ne pas avoir su détecter des campagnes de manipulation de la présidentielle américaine en 2016, attribuées à la Russie, et communique très régulièrement sur ses actions destinées à assainir le réseau. Le groupe a récemment ouvert une "salle de crise" ("war room") dans ses locaux aux États-Unis, où se trouve une équipe spécialisée dédiée à la surveillance de toute activité douteuse susceptible de pouvoir manipuler l'opinion publique à l'approche d'élections.