Son intervention était très attendue. Le PDG de Facebook Mark Zuckerberg a présenté mardi ses excuses personnelles et officielles devant le Sénat américain pour les erreurs commises sur la protection des données et la manipulation politique.
"Une grosse erreur". "Il est évident aujourd'hui que nous n'avons pas fait assez pour empêcher ces outils d'être utilisés de façon malintentionnée (...). Nous n'avons pas pris une mesure assez large de nos responsabilités et c'était une grosse erreur. C'était mon erreur et je suis désolé", a-t-il dit, en pleine tourmente sur le scandale de fuite de données vers Cambridge Analytica (CA).
"It's clear now that we didn't do enough to prevent these tools from being used for harm...It was my mistake, and I'm sorry. I started Facebook, I run it, and I'm responsible for what happens," says Mark Zuckerberg during his testimony before Congress https://t.co/AA5eZTZAZDpic.twitter.com/agjUwT8nNU
— CNN (@CNN) 10 avril 2018
"Cela prendra du temps pour mener à bien tous les changements nécessaires" pour limiter ces mauvais usages, a-t-il ajouté. Le jeune milliardaire est entendu par les parlementaires américains au cours d'auditions qui ont commencé mardi et se poursuivront mercredi. Elles visent à établir comment les données de dizaines de millions d'usagers de Facebook ont pu se retrouver entre les mains de CA.
Zuckerberg doit également s'expliquer sur sa façon de lutter contre la manipulation politique sur le réseau. Et les parlementaires sont nombreux à se dire décidés à légiférer pour mieux encadrer Facebook et les groupes internet en général.
Facebook aura toujours une version gratuite. Mark Zuckerberg a également annoncé que son entreprise "travaille" avec le procureur spécial Robert Mueller, chargé de l'enquête sur sur l'ingérence russe dans l'élection présidentielle américaine de 2016. Il a en outre évoqué une "course aux armements" avec la Russie en matière d'exploitation des réseaux sociaux en affirmant qu'il y a "des gens en Russie dont le travail est d'exploiter nos systèmes et autres systèmes internet aussi".
Enfin, le milliardaire a promis qu'il existerait toujours une version gratuite de Facebook. "C'est notre mission de connecter les gens partout dans le monde et de les rapprocher et, pour ce faire, nous estimons que nous devons apporter un service que tout le monde peut s'offrir", a-t-il expliqué.
87 millions d'utilisateurs touchés. Le plus gros réseau social du monde a laissé fuiter les données personnelles de plusieurs dizaines de millions d'utilisateurs, jusqu'à 87 millions selon Facebook, qui sont arrivées entre les mains de Cambridge Analytica. Celle-ci a travaillé ensuite pour la campagne du candidat républicain Donald Trump à la présidentielle américaine de 2016. Facebook est aussi critiqué pour avoir servi sans s'en rendre compte de tremplin à une vaste opération de déstabilisation des élections américaines en 2016, attribuée par la justice américaine à la Russie dans le but d'aider Donald Trump à se faire élire.