On les voit à de rares occasions à la télévision, quand la loi l'oblige, mais ils n'ont pas leur place dans la majorité des émissions, ni dans les théâtres ou les conférences par exemple. Ces personnes, ce sont les interprètes capables de traduire la parole en langue des signes. Alors que la France compte 120.000 personnes sourdes et 360.000 malentendants sévères, la présence à l'écran comme au quotidien de ces professionnels n'est pas suffisante. On compte entre 400 et 500 interprètes diplômés seulement dans l'Hexagone. Mais une intelligence artificielle pourrait changer la donne.
Le premier système à mettre en scène un avatar
Mardi, dans sa chronique "L'innovation du jour", Anicet Mbida nous présente cette technologie baptisée SignGAN et mise au point par l'université anglaise de Surrey. Cette intelligence artificielle permet de traduire la parole en langue des signes en générant, en temps réel à partir d'une voix, la vidéo d’une personne en train de signer tout ce qui est dit. Il existe déjà des systèmes de retranscription automatique ou qui rajoutent des sous-titres en temps réel. Mais il s'agit du premier système à mettre en scène un avatar qui parle avec les mains, exactement comme le ferait un humain.
La machine aura toujours du mal à traduire certaines nuances
Cette intelligence artificielle a notamment été conçue pour être utilisée dans des situations intimes ou délicates, comme un rendez-vous chez le gynécologue ou un entretien de licenciement. Ces moments sont aujourd’hui très difficiles à gérer sans interprète. Reste que l'intelligence artificielle n’est pas magique pour autant. La machine aura toujours du mal à traduire certaines nuances et certains traits d’humour. Pour le moment, elle ne remplace donc pas l’humain. Mais cela peut déjà rendre beaucoup plus accessibles tous les lieux où l’on parle pour les personnes touchées par la surdité et les déficiences auditives.