Le moteur de recherche du géant informatique américain Microsoft, Bing, était inaccessible jeudi en Chine, des internautes s'inquiétant du possible blocage par les autorités d'un énième site internet étranger de premier plan.
Microsoft enquête sur l'incident. Les tentatives d'ouvrir l'adresse cn.bing.com aboutissent depuis mercredi à des messages d'erreurs. Les autres principaux moteurs de recherche étrangers (Google et Yahoo) étant déjà bloqués dans le pays asiatique, Bing y est actuellement le plus utilisé. "Nous avons confirmé que Bing est actuellement inaccessible en Chine et sommes en train de déterminer nos prochaines démarches", a indiqué un porte-parole de Microsoft dans un communiqué. Le groupe avait annoncé quelques heures auparavant enquêter sur l'incident.
Pas de commentaires du côté des autorités chinoises. Le Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir rend inaccessibles dans le pays plusieurs sites internet étrangers très utilisés ailleurs dans le monde, comme Facebook, Twitter, Instagram ou encore YouTube. Interrogée par l'AFP pour savoir si Bing avait rejoint cette liste ou connaissait des difficultés techniques, l'administration chinoise du cyberespace, régulateur d'Internet, n'avait pas répondu jeudi.
"Un piratage qui s'est mal passé ?" "La Chine a clairement le pouvoir de bloquer une adresse internet et c'est peut-être ce qui s'est passé", a indiqué l'analyste américain indépendant Rob Enderle, spécialisé dans les technologies. "Si certains résultats de recherche déplaisaient au gouvernement (chinois), cela ne me surprendrait pas", déclare-t-il, évoquant également l'hypothèse d'un "piratage qui s'est mal passé".
Mécontentement des internautes. Sur le réseau social chinois Weibo, la plupart des internautes dénonçaient jeudi l'inaccessibilité de Bing. "Quelle enquête veut donc faire Microsoft ? Les autorités ont bloqué le site, c'est clair", peste l'un d'eux, au diapason de la tendance générale des commentaires. Certains soulignaient les bénéfices d'un blocage de Bing pour son concurrent chinois, le moteur de recherche Baidu, qui est déjà de très loin le plus utilisé en Chine. "Baidu a été racheté par les organes de censure ou quoi ?", ironisait un internaute, alors que de nombreux autres postaient des émoticônes montrant un smiley vomissant afin d'exprimer leur dégoût.
16.000 sites fermés en 2018. La Chine a renforcé son contrôle d'Internet ces dernières années. En 2018, quelque 26.000 sites "illégaux" ont été fermés, et six millions de messages au contenu vulgaire ou pornographique effacés, a indiqué début janvier l'agence de presse Chine nouvelle.