Snopes, site de référence dans le fact-checking, a annoncé vendredi avoir arrêté son partenariat avec Facebook, une "évolution difficile mais nécessaire" pour ce pionnier de la vérification des informations en ligne.
Un travail d'abord sans rémunérations. Le site spécialisé, créé dès 1994 sous un autre nom, met en avant dans un communiqué "les coûts engendrés par la fourniture de services de fact-checking à des tierces parties". "Lorsque nous nous sommes portés volontaires pour participer aux efforts initiaux de Facebook en matière de fact-checking, en décembre 2016, nous l'avons fait sans avantages financiers", explique Snopes.
"Facebook a ensuite proposé de rémunérer les organisations effectuant le travail de fact-checking, et nous avons accepté cette offre", poursuit le site. "Nous estimons que les fact-checkers devraient être payés à la hauteur des services qu'ils apportent aux plateformes".
Une cadence impossible à conserver, selon Snopes. Le vice-président de Snopes, Vinny Green, a par ailleurs évoqué auprès du site Poynter une charge de travail trop importante pour son équipe de 16 salariés, chargés de vérifier manuellement les informations.
"Il est impossible, avec un système manuel et fermé, de continuer à fournir un service de la meilleure qualité", a avancé Vinny Green, avançant sur son compte Twitter "une évolution difficile mais nécessaire pour Snopes en 2019". "Nous apprécions le travail réalisé par Snopes, et respectons sa décision en tant que société indépendante", a réagi Facebook dans un communiqué.
Les "fake news", nouveau cheval de bataille de Facebook. Critiqué pour avoir permis une campagne de désinformation de la Russie durant les élections américaines de 2016, Facebook a accru depuis ses efforts pour stopper les faux comptes et la diffusion de rumeurs. Le premier réseau social au monde a établi des partenariats avec 25 médias - dont l'AFP - dans 14 pays afin de freiner le flot de fausses informations.