Utiliser l'intelligence artificielle pour créer de lucratives interactions entre consommateurs et entreprises sur les populaires messageries mobiles comme WeChat ou Facebook Messenger : c'est ce qui motive la prochaine invasion annoncée dans le secteur technologique, celle des "bots".
Des logiciels informatiques réalisant des tâches automatisées. Une espèce particulière de "bots" fait le buzz aujourd'hui : les "chat bots" - qui pourrait se traduire par "discussions robotisées"-, rendus interactifs par une touche d'intelligence artificielle pour simuler une conversation avec un être humain sur une messagerie ou un réseau social et ainsi vendre des services, vêtements ou autres billets d'avions.
Plusieurs entreprises sont déjà séduites : Facebook Messenger, WeChat, Microsoft... 75% des utilisateurs de smartphones dans le monde ont utilisé une application de messagerie en 2015. Autant de clients potentiels pour les entreprises qui s'immisceront dans ces conversations.
"Une extension naturelle des comportements existants". Pour Brian Solis, analyste chez Altimeter, il s'agit d'une technologie pour interagir à grande échelle avec les consommateurs. Il y voit aussi un prolongement de la tendance initiée par des applications comme Uber, qui ont "conditionné les consommateurs à attendre des services qui viennent à eux", avec des transactions simplifiées et hyper-rapides sur smartphones. L'étape suivante, c'est "le commerce conversationnel et les services de conciergerie", où tout se passe "sans avoir à quitter son application de messagerie préférée".
"On passe plus de 80% de notre temps dans cinq applications". Les partisans des "bots" font d'ailleurs valoir qu'on télécharge et utilise toujours moins d'applications mobiles. "On passe plus de 80% de notre temps dans cinq applications", relève David Marcus, vice-président chargé des messageries chez Facebook. "Les 'chat bots' vont coexister pour l'instant avec les applications et les sites web, mais ils vont vite devenir une norme très populaire chez les consommateurs les plus connectés", ceux qui ont adopté un mode de vie numérique actif, prédit pour sa part Brian Solis.