La vidéo-surveillance dans les transports publics serait une piste pour surveiller le port du masque dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19. Une expérimentation avait été lancée par la RATP en mai dernier, via des caméras intelligentes, pour compter le pourcentage de voyageurs portant le masque, à la station Châtelet-les Halles dans le métro parisien. Mais le dispositif avait alors été suspendu après une intervention de la CNIL, le gendarme de la protection des données personnelles. Huit mois plus tard le cadre législatif existe : un décret vient de paraître au Journal officiel, et permet de lever plusieurs craintes. Ainsi, le dispositif ne pourra servir ni à identifier, ni à verbaliser les usagers.
"Les images ne seront jamais enregistrées, jamais visualisées par quiconque"
Le dispositif va uniquement collecter des données toutes les 20 minutes et toutes les 100 personnes. Surtout, l'algorithme ne s'intéresse pas au visage, il a été conçu spécifiquement pour observer le port du masque. "Nous ne stockons aucune image. On va installer des petits ordinateurs à côté des caméras, qui vont traiter en un dixième de seconde les images. Elles ne seront jamais enregistrées, jamais visualisées par quiconque", explique à Europe 1 Xavier Fischer, le cofondateur de DatakaLab, startup française d'intelligence artificielle qui a déjà participé à l'expérimentation lancée en mai.
"On gardera uniquement deux chiffres : un nombre de personnes et un pourcentage de port de masque. La grande nouveauté d'ailleurs, c'est qu'on est maintenant capable de détecter si le masque est plus ou moins bien porté, en dessous du nez, au-dessus du nez, etc.", ajoute Xavier Fischer.
La RATP et Île-de-France Mobilités sont donc favorables à ce dispositif. La mairie de Cannes l'avait expérimenté sur des marchés. Dans les transports, avant sa suspension, il avait permis de constater que le port du masque était encore mieux respecté aux heures de pointe et en semaine. Si le cadre légal est posé, aucune date de remise en route de ces caméras n'a toutefois encore été arrêtée.