Une petite révolution a eu lieu ce mardi à Cupertino, en Californie. Dans cette localité, située au sud de San Francisco, où Apple possède son siège social, la marque à la pomme a tenu, ce mardi, sa traditionnelle conférence de rentrée. Un rendez-vous annuel au cours duquel le géant américain dévoile l'ensemble de ses nouveautés technologiques.
Et comme chaque année, c'est le nouvel iPhone qui s'est érigé comme la star de cette "Keynote". Peut-être même davantage cette année. L'iPhone 15 présente en effet une particularité à laquelle Apple n'avait pas franchement habitué ses consommateurs : son prix est en baisse par rapport à son prédécesseur. Si, dans sa version Premium (iPhone 15 Pro Max), son prix tutoie les 2.000 euros (1.979), il reste contenu sous la barre des 1.000 euros pour sa version d'entrée de gamme (969 euros). Soit une remise de 50 euros par rapport au premier prix de l'iPhone 14 à sa sortie (1.019 euros).
L'essor du reconditionné
Un évènement dans la mesure où Apple n'avait jamais revu à la baisse le prix de son nouvel iPhone par rapport à la génération précédente. Depuis 2007, et la sortie du tout premier mobile flanqué de la pomme croquée, les tarifs n'ont fait que croître d'années en années.
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Précisons que ce changement de stratégie ne profitera qu'aux Européens, tandis que les exemplaires destinés au marché américain, coûteront 100 euros de plus que l'iPhone 14 à sa sortie. Une spécificité liée, en partie, à l'effondrement des ventes de smartphones en Europe. "Aujourd'hui, vous avez des consommateurs de moins en moins enclins à dépenser 1.000 euros dans un iPhone, avec l'essor des produits reconditionnés", souligne Renaud Kanayakis, associé en charge des télécoms au cabinet Sia Partners. D'où l'intérêt, pour Apple, de reconquérir un marché où les ventes d'iPhone tendent à décliner.
"Apple se permet une marge plus importante sur le marché américain"
Un impératif auquel la firme à la pomme se trouve moins confrontée aux États-Unis. "Dans le cas du marché américain, il y a moins ce besoin de revoir la politique de prix pour pénétrer le marché", fait remarquer Renaud Kanayakis. Outre-Atlantique, où l'inflation est contenue autour de 3% (contre 5,3% en août dans les 20 pays de la zone euro), et où la croissance économique devance celle de l'Hexagone, les clients rencontrent moins de difficultés à financer de tels coûts. "Raison pour laquelle Apple se permet une marge plus importante sur le marché américain", indique le spécialiste.
Et, de façon générale, "c'est la première fois, cette année, qu'Apple a réussi à faire baisser ses coûts de production". Une prouesse rendue possible par la réutilisation de certains composants, déjà à l'œuvre sur les précédents modèles de la marque. "Notamment la puce A15, déjà présente sur l'iPhone 13", illustre Renaud Kanayakis. Des économies d'échelle qui permettent au fabricant américain de revoir ses prix à la baisse sur le marché européen. Une tendance qui pourrait même s'accentuer dans les années à venir, selon Gilles Babinet, coprésident du Conseil national du numérique depuis 2021. "Je pense qu'Apple a atteint un maximum en termes de prix. À l'avenir, il y aura davantage de concurrence et les prix baisseront".