C'est un navigateur Internet qui s'est construit comme une alternative française ambitieuse au géant américain Google : la société Qwant, née en 2011, vit aujourd'hui un moment paradoxal de son histoire. D'un côté, l'État a décidé d'installer Qwant par défaut sur ses ordinateurs. Ce n'est pas par nationalisme, mais parce que le moteur de recherche "made in France" ne garde pas les données numériques. C'est d'ailleurs la différence majeure avec Google, qui a patiemment bâti depuis plus de 20 ans un écosystème confortable pour l'utilisateur.
Dans le même temps, le fondateur Éric Léandri vient de quitter la direction exécutive de l'entreprise, poussé vers la sortie par les actionnaires de la start up. Une recapitalisation est prévue avec la Caisse des dépôts et consignations et le groupe allemand Axel Springer. Comment expliquer ces remous à la tête de l'entreprise, avec l'arrivée de Jean-Claude Ghinozzi au poste de PDG ?
Les défauts de ses qualités
Qwant a, en réalité, les défauts de ses qualités : son point fort, la non collecte des données, est aussi son point faible. Qwant ne connait pas l'utilisateur, ses goûts, ses habitudes. Faire une recherche sur Qwant se révèle donc fastidieux, et il faut saisir ses identifiants sur tous les sites, à chaque visite.
La nouvelle direction emmenée par Jean-Claude Ghinozzi se donne pour objectif d'améliorer l'expérience utilisateur, alors que le moteur de recherche revendique 4% du marché français, écrasé par Google. Dans un mode où nous sommes tous pistés, y compris par les hackers, il y a surement de la place pour cette alternative prônant un Internet anonyme et respectueux de la vie privée.