"C'était en cours, et le Covid-19 a tout accéléré." C'est peu dire que le confinement a bouleversé nos habitudes de vie. Et dans certains cas, c'est la technologie qui a fait figure de remède miracle. "Tout s'est accéléré pour un certain nombre de raisons simples, à commencer par la distanciation sociale", observe Antoine Lannuzel, rédacteur en chef de la revue We Demain, invité mercredi d'Europe 1.
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Il y a d'une part les technologies qui existaient déjà et dont l'usage s'est largement répandu en raison de la crise du coronavirus. Le paiement sans contact, par exemple, dont le montant limite a été revu à la hausse. Le QR code également, dont certains restaurants se servent désormais pour éviter de faire passer leurs menus entre des dizaines de mains. L'utilisation de la télémédecine a, elle, été multipliée par 10 pendant le confinement. "L'usage de drones a par ailleurs été expérimenté à Paris pour surveiller la population. Mais on voit qu'ils suscitent encore beaucoup de débats sur les libertés individuelles", pointe Antoine Lannuzel.
"On va réfléchir davantage avant de toucher quelque chose"
Et puis il y a les usages qui émergent en temps de crise. Didier dirige à Avignon une société de fabrication de produits sans contact. "Des fabricants d'ascenseurs nous ont contacté au sujet d'une technologie permettant d'appeler un ascenseur sans toucher de bouton", raconte-il au micro d'Europe 1. Et même si la crise semble faiblir en France, ces innovations devraient trouver leur place sur la durée, estime Anicet Mbida, journaliste innovation chez Europe 1. "Chaque année, il y a la gastro, la grippe... Après le Covid-19, on va réfléchir davantage avant de toucher quelque chose."
Le confinement a aussi bouleversé notre rythme de vie, nous empêchant d'aller travailler, de nous rendre à la salle de gym, ou de faire les magasins. À beaucoup activités semble s’être développée une alternative à domicile. "On peut désormais déposer un chèque en le prenant simplement en photo. Ou essayer des chaussures en mesurant son pied à l'aide d'un smartphone... On a numérisé tout un tas d'activités que l'on faisait autrement avant", résume Anicet Mbida.
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Mark Zuckerberg, patron de Facebook, a annoncé pendant la crise sanitaire que 50% de ses salariés travailleraient à distance d'ici à quelques années. "En France, cela fait longtemps que l'on parle du télétravail. Quand on a été obligé de le faire, on en avait déjà les moyens : des mails, un ordinateur portable... Ces habitudes vont désormais se développer", assure Anicet Mbida.
"On a besoin de garde-fou"
Les nouvelles technologies, si pratiques soient elles, ont toutefois leurs limites. "La numérisation de l'école implique par exemple que l'équipement nécessaire soit présent dans tous les foyers, et qu'aucun élève ne se trouve en zone blanche. Ce qui est loin d'être le cas", pointe Antoine Lannuzel. Autre problème, celui de la protection de nos données personnelles. "On observe des défiances sur l’application de 'tracking' Stop Covid, qui peuvent être légitimes, mais beaucoup de gens donnent en parallèle beaucoup d’informations à des applications ou des sites inconnus...", ajoute-il. Et le rédacteur en chef de conclure : "On a besoin de garde-fou."